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7 novembre 2010 7 07 /11 /novembre /2010 01:59

Une nouvelle rubrique pleine de belles histoires pas toujours très morales.

 

La première s'intitule la Chapelle. C'est une histoire qui me trotte dans la tête depuis 20 ans. Depuis que j'en ai fait le rêve. Les derniers Vendredis du Vin, intitulés, le vin et le sexe m'y ont fait penser. je l'ai réécrite et l'ai mise au goût du jour. Il en résulte l'histoire de Sandrine et Cécile deux sympathiques jeunes bigotes qui se baladent dans la neige. Fallait pas ! 

 

Elle fait environ 30 pages. Je la fournis en 6 épisodes. Un épisode tous les deux jours.

 

En voici les liens :

 

Premier épisode : dimanche 7 novembre

 

Episode 2 : mardi 9 novembre

 

Episode 3 : jeudi 11 novembre

 

Episode 4 : samedi 13 novembre

 

Episode 5 : lundi 15 novembre

 

Episode 6 : mercredi 17 novembre.

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7 novembre 2010 7 07 /11 /novembre /2010 01:40

Cristaux

 

La Chapelle.

Petit conte en 6 épisodes.

 

La neige c’est blanc. Le sang c’est rouge. Le vin aussi.

Cécile revint à elle après des heures d’absence. Du moins, ce fut l’impression qui la submergea quand les craquements étouffés des pas de Sandrine, derrière elle, la tirèrent de sa contemplation béate. Puis, la vapeur épaisse que donnait son souffle court revint dans le champ de sa conscience. Et enfin, l’image des vastes étendues neigeuses qu’elle contemplait en attendant son amie à la traîne, étendues dans lesquelles elle avait fini par disparaitre. Elle avait eu une véritable absence. Debout au bout de la pessière, là où les branches alourdies de neige poudreuse cédaient la place à la Fagne infinie et aveuglante de blancheur, son cerveau avait semblé cesser de fonctionner pendant quelques minutes. En fait, tout au plus quelques secondes. La fatigue sans doute.

-Tu rêves ? lui lança Sandrine qui la rejoignait enfin.

-Je suis crevée. On n’y arrivera jamais. Si on faisait demi-tour ?

-Tu rigoles ? retraverser tout l’Hertogenwald ? On est au sommet. On ne va pratiquement plus grimper maintenant. C’est de la descente, enfin presque, jusqu’à Bévercé. Penses à la douche chaude qui nous attend… demi portion !

-Il reste 17 km Sandrine… et il est 13 heures. Et… tu as vu la couleur du ciel là-bas ?

 

Cécile désignait l’horizon. Devant elles, là où les crêtes étaient barrées de forêts, le ciel était d’un bleu agressif et le soleil, pâle, mais bien présent, donnait des airs de grand nord et de pureté au paysage. Du côté du Pays de Herve et du terril de Retinne, dont on discernait nettement la silhouette au milieu de la blancheur, de lourds nuages obscurs barraient le ciel et semblaient effacer le paysage au fur et à mesure de leur course.

 

-Tu ne veux pas faire demi-tour quand même Cécile ? Pour moi, c’est hors de question. Je te rappelle quand même que nous ne faisons pas ça que pour notre amusement. Pour moi, c’est… c’est… Oh, et puis tu le sais ! C’est une question d’honneur, de défi personnel… de foi, enfin flûte !

-Bien sûr, et moi je ne suis qu’une mécréante paresseuse et sans fierté…

Cécile réprima un soupir. Ses mollets élançaient, ses pieds semblaient gonflés à en éclater. Elle avait faim et la sueur de l’escalade incessante depuis la gare d’Eupen commençait à se refroidir et à la faire baigner dans une désagréable sensation glacée. Elle pensa aux autres filles qui participaient à la retraite et qui elles, arriveraient en bus ou en train, puis elle pensa à ses parents, en train de patauger parmi les morts de Port-au-Prince, à Sandrine… et décida un peu vite que cette dernière avait raison.

Elles avaient déjà fait la balade plusieurs fois. Elles étaient des marcheuses aguerries. Elles avaient 20 ans et puis on était en Belgique, en 2009… Elles pouvaient abandonner et rejoindre le Signal de Botrange ou le Mont Rigi à quelques kilomètres. Elles pourraient alors attendre un bus pour Malmédy en buvant un chocolat chaud. Mais évidemment, ce serait une démarche raisonnable mais pleine de regrets, une gifle à l’appel du sentier. Le virus de la randonnée était impitoyable : les pas accumulés, les sentiers parcourus, les défis relevés, les moulins abattus.

C’était facile de se dire "nous ne renoncerons pas" en été. Un peu plus noble en hiver avec 40 cm de neige au sol.

La randonnée était un virus. Ou une drogue. Pas seulement une source d’endorphines mais aussi, il fallait bien le dire, une compensation pour deux filles qui ne goûtaient pas aux plaisirs habituels des jeunes de leur âge. En tout état de cause, c’était une passion qui remplaçait, avantageusement ou non, l’attirance pour une gent masculine, de toute façon hors de leur portée au vu des options religieuses et éducatives radicales de leurs parents respectifs.

(Et aussi pour une autre raison, hein ma chère Cécile ?)

Cela faisait 5 ans que l’amour des longues marches en forêt les avaient prises toutes les deux. C’était un amour dévorant, peut-être plus que la passion pour le Christ, mais c’eût été pécher que de se l’avouer tout haut.

Cécile regarda encore la noire façade qui se dirigeait vers elles, puis Sandrine, déjà repartie. Elle respira un grand coup et reprit la marche.

L’avance qui avait été horriblement difficile dans les fondrières et les congères de l’Hertogenwald devint plus simple sur les caillebottis de la Fagne Wallonne.

Elles étaient parties de bon matin, un samedi de Saint Valentin, vers 6h30 de la gare d’Eupen. Nuit chez des amies, parents partis ensemble à Haïti avec Caritas, probablement en train de ramasser des tombereaux de victimes du tremblement de terre.

Elles savaient le défi de taille : rallier l’auberge de jeunesse de Bévercé, à côté de Malmédy en une journée, si possible avant 21 heures, quand commencerait la veillée de chants et de prières à l’auberge. Elles rejoignaient des représentantes des mouvements de jeunesse de Belgique, des guides pour la plupart, mais aussi des membres, comme elles, des jeunesses catholiques pour une nuit de rencontres, de prières et de discussion à propos des prochaines JMJ de 2010. Elles semblaient les seules à avoir été assez téméraires pour tenter une randonnée en plein février, en pleine vague de froid pour rejoindre le lieu de réunion. Il faut dire que les deux filles, comme leurs parents d’ailleurs, question de gènes et d’éducation, n’étaient pas seulement croyantes, mais surtout un peu rigides et extrêmes du côté des idées comme du rapport avec leurs contemporains.

Au début, la forêt s’était offerte délicieusement aux deux filles, avec ses airs de conte lapon, avec de hauts candélabres aux branches lourdes d’une neige cristalline et bleutée, avec les rayons du soleil se faufilant dans les frondaisons et faisant briller des perles de glace portées par la brise.

Mais passé le Pont Guerrier, les marques blanc-rouge du GR 573 quittant les routes forestières pour d’étroits sentiers tortueux et pentus, avancer tint de la gageure. Il y avait beaucoup plus de neige que prévu, gelée mais friable, et il faisait froid. Chaque pas, chaque mètre avait été un effort. La bise avait amoncelé de la neige sur certains troncs, masquant les balises du sentier et compliquant encore la progression des filles. Crevant de chaud puis de froid, avant de suer à nouveau, trop chargées, devant se dépêtrer de fondrières boueuses masquées par la neige ou éviter des racines invisibles mais piégeuses, leur moral avait vite dégringolé. Si la beauté quasi suffocante du paysage avait bien été à hauteur des espérances portées par leur défi, la dure réalité des hautes Fagnes

(Le Plat Pays ? Une carabistouille de Jacques Brel !)

les avaient bien durement ramenées à la certitude qu’on était bien peu de chose en ce bas monde.

Et pourtant, elle crevait de beauté cette forêt d’Hertogenwald avec ses épicéas pluri-centenaires qui rejoignaient le ciel de leurs branches sombres, ourlées de mousseline blanche. Et ces bleus, ces ors, ces argentés que le soleil faisait danser sur la poudreuse, le son étouffé des animaux qui furetaient à la recherche de nourriture et des branches qui laissaient tomber des paquets duveteux… L’Hertogenwald, plus encore qu’en été, devenait un repaire de trolls et d’Elfes fabuleux. A moins que tous ces farfouillis feutrés dans l’épaisseur vert sombre des sylves soient le fait des Trinnen Mannen, les lutins de l’Eiffel. Le froid rendait l’air immobile et les sons clairs et secs. Cependant, au fur et à mesure de la matinée, le seul spectacle auquel elles portèrent bientôt attention , fut celui de leurs pieds qui tricotaient difficilement dans les bois.

Le paysage fagnard qu’elles traversaient maintenant, à l’opposé, n’était que lumière et blancheur pure. Un paysage vide, sans fin, où il fallait être attentives à chaque instant à ne pas laisser son âme s’envoler .

Elle ne se laisserait plus jamais enfermer, trop contente de courir la Fagne, de se faufiler entre les buissons d’airelles ou de myrtilles cristallisés et les chétifs bouleaux emmitouflés dans la neige.

Un paysage immaculé où les deux filles avançaient en silence : Cécile parce qu’elle n’en pouvait plus et Sandrine parce que cette grandeur sauvage nourrissait sa tendance à la rêverie, à la contemplation voire au mysticisme. Une tendance que ses parents, fervents croyants et pratiquants, encourageaient et bénissaient : chorale du village, guides, Journées Mondiales de la Jeunesse, leur fille serait une sainte ou ne serait rien. Une tendance que la plupart des connaissances de la jeune fille, et plus particulièrement ses camarades de classe trouvaient au mieux étrange, au pire carrément risible. Avec Cécile, Sandrine avait trouvé son alter ego, même si Cécile se voyait plus pragmatique et critique.

Par goût, caractère autant qu’éducation, les deux jeunes filles rejetaient massivement le monde moderne et la plupart de leurs contemporains aux goûts et conversations si triviaux et inintéressants pour deux jeunes esprits en quête d’absolu. Les mouvements de jeunesse catholiques, les grandes marches en binôme leur procuraient tout ce qu’elles désiraient en terme de philosophie, d’amitié et de grandes idées généreuses. Dans leur Lycée à Hannut, on les surnommait Sœur Frigidaire et Mère La Coince.

Le plateau était parcouru par un réseau de passerelles en bois, les caillebotis, que la bise soutenue et glacée avait plus ou moins dégagés : l'allure devenait presque normale. A 14h00, il ne leur restait plus que 13 km environ. Mais au fur et à mesure que le parcours quittait le plateau pour les vallées boisées qui s’étendaient entre la Fagne et Malmédy, la neige s’accumulait à nouveau, ralentissant de plus en plus leur progression.

La neige n’étincelait plus du tout. Les gros nuages de tempête approchaient et masquaient maintenant le soleil. La bise se renforçait, transperçant leurs vêtements, s’insinuant dans les moindres ouvertures et transformant la sueur qui les imprégnaient en glace.

-Stop ! Sandrine, je m’arrête et je mange un morceau, je n’en peux plus. Si tu continues, je rejoins le signal de Botrange et je rentre en bus !

-OK… pas la peine de s’exciter. Je suis vannée aussi. On va manger un bout, mais pas trop longtemps : il va neiger.

Elles se blottirent à l’abri d’un buisson épais de saule, alors que les caillebottis quittaient le plateau et les sources de la Helle pour entamer la descente au flan du Bayehon puis de la Warche.

Elles sortirent un saucisson, un peu de babibel et du pain noir de leurs sacs. Pour accompagner le tout quelques raisins secs et pour dessert, une espèce de couque à la crème et à la cannelle achetée à Eupen.

 

Elles n’avaient quasiment pas croisé de promeneurs ou de skieurs sur le plateau classé en réserve naturelle. Maintenant que la forêt refermait lentement le paysage, elles avaient rencontré une vingtaine de skieurs avant le casse-croûte, rompant le silence surnaturel de la Fagne en hiver. Il en passa encore une dizaine pendant le repas, des néerlandophones très bruyants, qui filèrent devant elles sans même les apercevoir. Puis il n’y eut personne pendant un moment et le silence retomba. Elles n’avaient ni l’envie ni la force de le perturber par des paroles.

Le vent se renforçait encore et la moitié du ciel au-dessus d’elles avait pris une couleur de cendres. Le temps que le repas se finisse, les premiers flocons tombaient.

-Merde, manquait plus que ça !

-Cécile !

Cécile soupira. Elle côtoyait Sandrine depuis ses premières années d’école. Elle l’aimait énormément et surtout elles se comprenaient profondément. Elles partageaient une certaine idée de la vie : une idée de droiture, de foi, de culture face à un monde qui s’étiolait. Mais parfois, Sandrine lui donnait des envies de gifles définitives, lui intimait le besoin de lui apprendre l’existence de l’expression "ta gueule". Au lieu de quoi, elle regarda durement son amie un peu jusqu’au-boutiste et soupira encore.

-Allez en route, Sainte Sandrine des Monts Neigeux, je n’ai pas envie de mourir gelée…

-Il faut toujours que tu exagères. C’est une balade superbe. Moi ça … ça me retourne : toute cette immensité, les conditions climatiques, l’effort physique… On la méritera notre soirée au coin du feu ! Ce sera dix fois meilleur. On est en Belgique Cécile… au pire, on prend la carte, on rejoint une route et puis un bus !

Sandrine, par le ton qu’elle employait, par ses paroles, par la lumière de la véritable mais aveugle foi qui l’animait, lui faisait toujours le même effet : l’apaisement, la confiance, le sentiment aussi, d’être ridicule, un peu. Cécile s’approcha et lui colla un baiser sur le front.

-Je t’adore… allez en route.

Mais rien n’aurait pu laisser présager de la violence de la tempête qui allait s’abattre sur la Haute Ardenne cet après-midi là.

Comme rien n’aurait pu leur laisser supposer que Belgique ou pas, 2009 ou pas, leurs deux vies s’apprêtaient à basculer définitivement.

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7 novembre 2010 7 07 /11 /novembre /2010 01:28

L’essaim des saints.

 

Sainte Carine, certes. Mais Saint Herculan ? Si ça t’avance… Et ce n’est pas ce cher Saint trèmeur, pas très vivant, qui me contredira. Bon voilà pour les saints.

Laissez donc tomber les dernières feuilles de arbres. Ca devient ridicule cet acharnement.

Et pendant ce temps, le léopard se fit entarté… hé hé hé.

 

Humour flamand.

 

Tous les vendredis, la Première chaîne publique francophone de radio, laisse la parole à… un Flamand… et oui… un vrai en plus, Bert Kruysmans.

Et c’est en général à se pisser dessus. En tout cas moi, ça me pose des problèmes quand je suis en voiture. C’est pas pour dire mais je me demande quand même si ce qui unit encore les wallons et les flamands, c’est pas la déconnade.

 

Repas dominical  

Il y a eu Godard, Kubrick, Leone. Et puis il y a eu ça…

 

Et je vous le livre de but en blanc : il ne m’étonnerait pas que cette année, exceptionnellement, décembre succède à Novembre !

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6 novembre 2010 6 06 /11 /novembre /2010 08:22

 

L’essaim des Saints

Vraiment désolé, si cela passe pour de l’acharnement. Enfin pas vraiment mais… aujourd’hui , c’est la Saint Léonard… pas de chance, hein Mon Saigneur ?

Alors on tape gaiement sur la religion et tout ça. Oui mais hé… c’est oublié un peu vite le Génie du Christianisme, par les moustaches du Grand Agascar de Cornifle. Zut et flûte, caca boudin. C’est quand même pas d’un esprit athée qu’est née cette institution admirable de rigueur, d’ingéniosité et de facétie qu’était l’inquisition, furoncle de plathelminthe !

Je n’hésite pas à parler de génie oui… mais jamais trop longtemps parce qu’on est encore tôt le matin et que parler de génie du christianisme, je ne sais pas pourquoi mais ça me donne toujours envie d’une belle pièce de bœuf saignante sortie du four. Mauvaise idée, romantique, certes, mais ruineuse.

Et de génie, il sera encore question aujourd’hui, à voir les prénoms extraordinaires autant qu’impénétrables (enfin, je ne m’avancerais pas trop là-dessus n’ayant pas connu ces messieurs personnellement), que seule une religion géniale d’impertinence et d’esprit farceur peut oser nous donner en adoration (enfin, bon , sont plus dans les calendriers grand public depuis longtemps les pauvres, vils réformateurs va !)

Saint Callinique : C’est qui, qui te nique à la clinique ? C’est Callinique nique nique…

Saint Eflam : Ancien capitaine des pompiers de Tulafé-Sous-Toids, dans le Berry. Un mec extra ; chaud comme la braise, tout feu tout flamme.

Saint Iltut : Je suis catégorique. Il tût tût tût mais elle tète l’esthète à la grosse tête.

Saint Sévère : il serait temps qu’on le soit un peu plus avec André-Mutien. J’apporte la pelle.

Saint Barlaam de Choutinsk. Alors là mes amis, c’est Byzance, que dis-je, c’est le Parthénon dressé dans la baie du Mont Saint-Michel avec la Joconde accrochée dedans.

Cet homme là a vécu vers 1150 à Novgorod. Il a fondé un monastère. Il parait qu’il n’exigeait de ses moines que de garder l’amour mutuel, bien imbriqués les uns dans les autres. C’est dégueulasse, oui ! A la queue leu leu, dirais-je, pour citer l’indispensable philosophe au béret français, Bezu.

Les mauvaises langues disent qu’il inspira Edith Piaf. Ben oui Barlaam, Barlaam, Barlaam, il arrive en courant derrière moi…

Ah, je dois vous laisser. Les sales types costauds en blouse blanche qui me suivent partout viennent de me retrouver…

 

Bon, c’est pas tout ça mais quelque chose me dit que notre conciliateur national ne passera pas l’hiver…

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5 novembre 2010 5 05 /11 /novembre /2010 07:51

 

L’essaim des Saints

Mouais, sinon hier c’était la Saint Charles mais on s’en fout. Aujourd’hui, c’est la Sainte Elisabeth. Oserais-je vous confesser que je m’en fous aussi ? Allez oui, confessons-nous avec une pelle, c’est meilleur.

Non, intéressons nous plutôt à de beaux saints dont les mains tâtonneuses de notre curiosité voudraient palper la consistance.

Saint Dominateur : Oh oui fais moi mâle, j’ai été très vilain, très très vilain !

Saint Lié : Oh oui encore, attache-moi avec des barbelés !

Saint Epistème : Là, évidemment, on change de registre. Je ne sais pas vous, mais moi ce saint-là, je ne puis le voir ni le sentir. Je ne sais pas, mais moi, Epistème, ça m’évoque des souvenirs purulents de furoncles infectés suintant un liquide jaunâtre et nauséabond.

Enfin on change de registre… ça dépend, il y en a que rien n’arrête… Alors vas-y, maîtresse Domina, je la boirai jusqu’à la lie cette coupe de pus tiède !

Saint Galaction : Après toute cette fange déversée, un bon bain de bouche, voire d’yeux, avec le Saint Galaction renforcée, anti-redéposition, spécial idées noires.

 

Mais cela étant dit, et si on vous le demande, à mon avis à moi, l’hiver commencera en décembre cette année.

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4 novembre 2010 4 04 /11 /novembre /2010 08:29

L’essaim des Saints

Youkou youkou, vive les saints !

Merveilleux bestiaire de la foi de nos paires. Féerique imagier de la superstition cathodique. Qu’ils sont beaux, qu’ils sont fiers z’et altiers tous ces jolis saints en poire, euh de la poire desquels nous dissertons z’ici chaque jour que le Seigneur, dans son infinie mansuétude, nous accorde ici bas.

Bien que ce ne soit pas au calendrier, c’est la Saint André-Mutien, et ce depuis plusieurs jours. Tout le monde l’a remarqué. Regardez André-Mutien Léonard (1) par exemple, mieux connu sous son nom de cène, Mon Saigneur Léopard.

C’est sa fête depuis dimanche. Démission de son porte-parole, qui non content de laisser ce pauvre vieil homme seul à radoter, se permet en plus de lui tailler un costard pour l’hiver à la télé, ce qui est de saison, pétition des profs de l’UCL, et les petits croyants modestes de base qui se permettent de lui intimer le conseil de clore sa boîte à conneries. Plein la tronche pour pas un rond.

Enfin, pour pas un rond… Il faut dire que, na na na nanère, il l’a un peu cherché, avec ses blagues de potache à deux balles depuis quelques mois. Qu’il fustige les gays consentants (et qu’on s’entende bien là-dessus s’il-vous-plaît) tout en excusant ses pédophiles cons senteurs frise quand même le mauvais goût, il faut bien le dire.

Il aurait du comprendre que l’humour n’est plus ce qu’il était et qu’on ne peut plus rire de tout avec tout le monde. Et que même bientôt, on ne pourra plus rire de rien avec personne. Jusqu’à présent pourtant personne n’avait moufté de trop. Alors que depuis lundi… mazette ! Certains prédisent déjà la fin de la carrière fulgurante de ce nouveau comique à la Dieudonné.

Les observateurs avertis se posent la question : André-Mutien serait-il victime d’un grand coup de justice immanente ? Du genre tend un peu ta petite joue que je t’en foute une bien sèche pour t’apprendre à te foutre de la gueule du monde comme ça, petit voyou !

Toujours est-il qu’en ce 4 novembre tous les nominés du jour du grand club des Youkou-Youkou se lèvent, non pas pour Daneels, bien qu'on se lève tous pour Daneels, mais pour dire bonne fête André-Mutien.

Saint Baumar, pour t’en mettre un peu au cœur.

Sainte Modeste de Trèves, qui trouve que tu t’en porterais mieux.

Saint Adorateur, qu’il t’en reste au moins un.

Saint Perpète de Maestricht qui voudrait bien, que toi aussi tu en aies pour perpète (2).

Saint Simon Fol en Christ (y en a j’vous jure), qui vivant au bord de la Volga sans être batelier décida, comme ça, follement, le fol jouvenceau, d'être " fou de Dieu ", un peu comme André-Mutien, qui lui aussi est un peu un zinzin christique. Seulement Simon, lui, vivait en chemise miteuse été comme hiver. Et c'est quand même nocif pour l’homéothermie des burettes d'avoir la chemise pleine de trous de mites qui pend. Ramassant du bois pour les pauvres, il était l’objet des railleries des riches. Lassés de ce pauvre type qui en faisait trop, ils l’ont fait bastonné. Bien fait pour sa pomme, saloperie de pauvre qui faisait rien qu’à essayer de nous donner mauvaise conscience. Pfff… à te couper une saine faim de caviar ce traine savates…

Sinon André-Mutien, si par un heureux hasard, tu te faisais virer, moi aussi je m’associe au grand mouvement de solidarité Léonard-aid en te filant quelques tuyaux de reconversion.

Dans le style porteur, je te conseille ardemment de prendre contact avec Monsieur Sylvio, Jockey de son état et qui ne monte pas que des chevaux. Lui non plus n’aime pas les zomos (qui ne sont pas des mets libanais). Et puis vous trouverez des sujets de conversation sur le pardon, la pénitence et bla bla et tout ça. Effectivement Monsieur Sylvio fait dans la mineure, ce qui ne veut pas dire pour autant en avant la musique, un peu comme les petits soldats de ton futur ex-boulot.

Tu peux aussi téléphoner à Ruquier. Il paraîtrait qu’il recherche des gros niqueurs, des chroniqueurs je veux dire, pour ses émissions. Il veut étoffer son stock de polémistes un peu réacs, voire un train en retard, ces petits penseurs qui trucident si bien la "langue de bois", que d’autres pourraient appeler politesse et qui fustigent si promptement le "bien pensant", que d’autres encore nomment humanisme.

 

Sinon, si vous voulez vraiment mon avis, je mettrais ma main à couper que l’hiver succédera à l’automne dans moins de deux mois.

(1) Bon OK, c'est André Joseph Mutien, mais moi je préfère André Mutien. On peut aussi dire Mumu, mais juste sous la couette.

(2) Ne pas confondre Saint Perpète et le Père Pette, Prieur de l'abbaye Notre-Dame des quatre vents.

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3 novembre 2010 3 03 /11 /novembre /2010 07:54

 

L’essaim des Saints

Saint-Hubert : patron des fougueux Nemrod.

Nemrod définition : Lorsque la nature se pare de ses ultimes et plus beaux atours avant l’éclipse hivernale. Quand le sous-bois odorant et mycologique rayonne de mille ors et cuivres pimpant, il furète de-ci de-là, flairant sa proie avec l’acuité d’une brute avinée affaissée le long du zinc rutilant.

Cachant son cœur de pierre sous une parka cirée puant la graisse en décomposition et son âme approximative  sous une casquette que même le plus poisseux des poivrots se vautrant dans le caniveau de la misère humaine refuserait de porter, conscient du ridicule consommé d’un couvre-chef de forme vaguement bitale et couillue à la fois, c’est lui, le chasseur. Il traque la biche farouche aux yeux si doux et à la crotte si odorante. Le vil individu n’en a cure de la beauté de ce pauvre animal innocent, au naseau frémissant de crainte et de tristesse dans l’air glacé d’un matin brumeux d’automne. La bave aux lèvres, les yeux injectés de sang et de Petermann, il ne pense qu’à assouvir son instinct primal de Pithécanthrope mugissant.

Et disons-le avec force et conviction. Une biche, ça a beau être con comme un lagopède, ça a quand même un civet vachement délicieux quand il est préparé avec des pieds bleus, une compote au coing, le tout en cuisson lente. Je descends à la cave voir ce qui irait bien avec ça !

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2 novembre 2010 2 02 /11 /novembre /2010 10:47

 

L’essaim des Saints.

Les brumes psychopompes de novembre s’installent, définitives et mornes, tristes et lugubres comme la tronche d’un négociateur belge en souffrance de compromis et c’est le jour des morts. Un brouillard poisseux étouffe la campagne, figeant mon potager de ses doigts glacés, enduisant les légumes d’une pruine froide. J’arrache carottes et panais de mes doigts gourds. Dix heures, le jour ne s’est pas levé et ne se lèvera peut-être pas aujourd’hui.

Oui, c’est le jour des morts, le jour de ceux dont on se demande où ils sont allés avant qu’on puisse leur dire qu’on les aimait. C’est le jour gris de ceux qui ne sont plus, négation de nos egos futiles et triomphant d’imbéciles certitudes. J’arrache des carottes à défaut de pissenlits. Qu’importe tant que nous mangions des racines.

Et pourtant en ce jour des défunts, des Saints aux noms aussi improbables que prêtant à rire ramènent leur fraise : Sainte Maure, je veux bien mais Saint Akyndinos, Sainte Wénéfride et Saint Vulgan, quand même, un peu de retenue ! Mais que dire alors de Sainte Eustochie des barres, de Saint Hermes du sac-à-bourses et comble du mauvais goût en ce jour de Saint Agape ?

Que fait la police ?

 

Les mo(r)ts du jour.

"Entre autres sujets de raillerie où je me suis plu à vautrer mon ignominie congénitale au fil de ces pages, le cancer, les cancéreux, les cancérologues et les gaietés de l’escadron métastatiques venaient bien sûr en bonne position. Sans doute parce que la mort est quelquefois au bout, et que la mort est la chose la plus extraordinairement amusante du monde puisqu’elle atteint dans l’absurde des sommets inaccessibles à tous les autres avatars de la condition humaine."

P. Desproges, Chroniques de la Haine ordinaire, Cancer, le 1er avril 1986. Ed. du Seuil.

 

"La mort ne vous concerne ni mort ni vif : vif parce que vous êtes ; mort parce que vous n'êtes plus."

Montaigne

 

"La mort d'un homme est une tragédie. La mort d'un million d'hommes est une statistique. "

Joseph Staline, toujours le mot pour rire, ce polisson.

 

La mort rattrape ceux qui la fuient.

Horace

 

"La vie c'est quelque chose de très fort et de très beau.... La vie appartient a tous les vivants. It's both a dream and a feeling. C'est être ce que nous ne sommes pas sans le rester. La vie c'est mourir aussi....Et mourir c'est vraiment strong...c'est rester en vie au-delà de la mort...Tous ceux qui sont morts n'ignorent pas de le savoir. "

Jean-Claude Van Damme.

 

Grand concours : parmi ces citations, cherchez l’intrus !

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1 novembre 2010 1 01 /11 /novembre /2010 08:23

Un alamanach gris comme novembre. Un chagrin sans neige c'est comme un bonheur sans soleil !

 

 

L’essaim des Saints !

 

Youkou youkou ! Youkou youkou !

En l’honneur de nos décédés et de ceux des autres. Pour vous dire qu’on vous aime, que la vie c’est beau mais dérisoire. Que ça finit toujours mal ! En invité vedette et en exclusivité ce jour… Monsieur Grand Jojo ! 

 

Les mots du jour.

 

"Si c’est les meilleurs qui partent les premiers, que penser des éjaculateurs précoces ?"

 

P. Desproges, Fonds de tiroir.

 

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31 octobre 2010 7 31 /10 /octobre /2010 00:00

L’essaim des Saints

 

Que de saints. Ca se bouscule au portillon. Ca fait déjà la queue pour être sûr d’avoir sa place demain. Pensez donc : Saint Quentin, Saint Alphonse, Saint Wolfgang (Ah ! mets des housses Mozart !), Saint Amplias, Saint Antonin…

 

Mais tant pis pour eux… aujourd’hui, c’est la Saint Feuillien. Et je vais en boire une à sa santé !

 

Le gros bout de gras du dimanche !

Madame malempin a des yeux de langoustes et la robustesse de Besançon !

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