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18 mai 2011 3 18 /05 /mai /2011 07:34

 

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Dominique, nique, nique. Un plat à manger saignant, parfumé au porsche, au poivre pardon, de Cayenne, le bagne bien entendu.

 

C’est que l’affaire me consterne. C’est une cata Strauss. Le tout Paris can Kahn. Ca cancane et ça caquette de la quéquette à Kahn même à Kankun et sur la soubrette à Kahn, sur la croisette à Cannes je veux dire. C’est qu’à ne penser que queue, Kahn ferait vaciller les bourses. Tout ça pour un don en liquide et un retrait au guichet.

Bon et j’arrête là. C’est trop facile. Sans oublier Dominique nique nique auquel tout le monde ou presque a pensé, même moi, c’est dire. Depuis dimanche, dans la presse mais surtout sur les sites d’infos sur le web, facebook et twitter, c’est la tornade des bons mots.

Une histoire de cul ça prête à rire. Surtout quand elle se fait aux dépends d’un puissant.

Sauf que…

Sauf que voici un puissant du monde jeté en tôle comme un vulgaire dealer. Jeté sans ménagement en pâture aux caméras avides et goulues. Sauf que voici une vie brisée.

Sauf qu’une femme dit avoir été agressée et violée. Sauf qu’elle n’est peut-être pas la seule. Sauf que le sordide de cette affaire sent les poubelles d’arrière cour et les remugles de pissoirs publics.

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L'arrestation de Strauss-Kahn à l'aéroport. La présence de Marine Lepen (la blonde bien cachée derrière le tricéraKahn) et de Sarko, le playmobil de droite, laisse envisagé les pires scénario complotistes.

 

Imaginez un peu le spectacle mesdames et messieurs, le barnum dans toute sa splendeur, défilé de monstres, la femme serpent, l’homme-jambon de Parme. Oyez oyez.

Voici un puissant, le patron du FMI, le présidentiable de la gauche française, un homme riche qui peut s’offrir les faveurs tarifées des plus beaux fleurons de la Vallée Silicone. Voici un homme qui se sait observé, qui se sait vulnérable, qui sait qu’on attend le faux pas. Et cet homme cède à ses instincts les plus bestiaux pour sauter une soubrette dans un salon ?

Et le voilà arrêté, déferré, empapaouté en quelques heures à peine ? En moins de temps qu’il ne faut à un évêque pour crier aux parents choqués, "ce n’est pas moi !"

Voilà que les infos, les preuves, les échos les plus divers se mettent à circuler sur le web plus rapides que la vitesse de la lumière journalistique officielle ?

L’odeur de complot, du "à qui profite le crime" fouette plus qu’un chat crevé au bord d’une route en juillet.

On hurle à la présomption d’innocence !

Sauf que… les témoignages affluent. L’homme serait coutumier du fait. Monsieur ne se sentirait plus dès lors que Popaul est aux abois. Tout le monde le savait mais fermait sa gueule. Tout le monde le savait mais ce n’était pas si grave.

Voici un homme qui se sent observé mais voici peut-être aussi un homme qui se croit intouchable, qui se dit que ses actes ne sont pas si graves que ça, que ce n’est que du jeu, que la soubrette, quelques dollars dans la culotte et elle aura la mémoire qui flanche.

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La morale de cette histoire c'est que les hommes sont des porcs. Et la morale de la morale, c'est que les filles aiment bien les porcs (chanson paillarde)...

 

Voici peut-être un homme qui n’en est pas à son coup d’essai, un prédateur, un porc qui s’en va aux femmes comme s’il s’en allait à la bauge.

Sauf que… il y a la présomption d’innocence, le lynchage public, les images avilissantes d’un homme face à une justice qui ne chipote tellement pas qu’elle nous choque, nous les Européens qui pourtant nous plaignons de nos arriérés judiciaires.

 

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L'homme derrière les barreaux du terrible "rock". Il a pourtant l'air doux comme un agneau. Certaines sources autorisées prétendent qu'il serait déjà sur l'île à danser Jailhouse Rock avec Elvis et Oussama.

 

Voyez, braves gens : la justice américaine est égalitaire. Voyez cet homme jadis si puissant, l’air hagard, perdu, poches aux yeux et poils raides au menton. Voyez la bête humaine.

Voyez la moralité de l’histoire. En Amérique, ça ne rigole pas. Voici un homme qui pourrait bien finir ses jours en tôle pour une tentative de viol, plus de 70 ans de peines cumulées. Chez nous, tu es complice d’enlèvement, séquestration, viol, torture, assassinat de fillettes, tu t’en prends pour 15 ans, toutes primes déduites. Et tu demandes l’asile politique à l’internationale des dégueulasses, enfin tu entres au couvent quoi.

Coupable ou pas. Complot ou pas ? Viol ou pas ? On finit par s’en fiche : l’important c’est le cirque mesdames et messieurs. Prenez vos tickets, prenez vos places. Un spectacle inédit par semaine.

Après le succès planétaire de notre représentation de "Fukushima".

Après le succès critique de notre chef-d’œuvre "Oussama".

Goûtez tout le sel de notre nouveau spectacle "la quéquette à Kahn", du sordide dans la plus pure tradition glaireuse.

Prenez vos tickets. Prenez vos places. Et la foule chamarrée qui se presse sous le chapiteau…

Parfois, je goûte plus que d’autres la vertu d’un coucher de soleil sur la campagne.

 

 

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12 mai 2011 4 12 /05 /mai /2011 09:47

 

J’ai reçu hier sur mon mail privé une missive qui m’a laissé aussi bouleversé que les draps de mon lit l’étaient lors de ma dernière nuit d’amour avec Laetitia Casta, il y a 5 ans dans la moiteur du Paris nonchalant de juillet.

Cette lettre émanait de Madame Nicole Pfertzel et témoignait d’une détresse alarmante. N’écoutant que mon courage et mon humanité à fleur de peau, je lui ai répondu bien poliment et comme il faut. Je vous retranscris cet appel à l’aide ainsi que ma réponse dans leur intégralité. La lettre de Madame Pfeltzer est authentique. Je n’en ai pas modifié une phrase, un mot, une virgule, une faute d’orthographe.

 

"Que la Paix et la misericorde de Dieu soient avec vous,

 

Je m'excuse pour cette intrusion, je me nomme Mme Nicole PFERTZEL nee le 17 Novembre 1953 originaire de la France mais actuellement hospitalise dans un hфpital nomme St THOMAS a Londres. J'ai du vous contacter de cette sorte parce que je souhaite faire une chose tres importante. Cela vous semblera un peu suspect d’autant plus que vous ne me connaissez pas et je ne vous connais pas. Je souffre d'un cancer du cerveau qui est en phase terminale, mon medecin traitant vient de m'informer que mes jours sont comptes du fait de mon etat de sante degrade. Selon ce que le Docteur m'a justifie, une Boule s'installe presentement dans ma cage cerebrale, j'ai cette maladie depuis plus de 4 ans. Je vie tout seul sans enfant au monde.

 

J'envisage de faire une donation de tous mes biens. J'ai presque vendu toutes mes affaires a une compagnie d'exportation de bois en Afrique au Benin ou je vis depuis pres de 21 ans. Je dispose actuellement d’une somme de 1.225.000$ (Un millions deux cent vingt cinq mille Dollars) que j'avais garde pour un projet de construction. Cette somme se trouve dans une mallette que j’ai deposee au niveau de la section de gardiennage de BOA Benin dont seul mon notaire peut vous aidez a recuperer cette mallette. Je souhaite qu’une partie de cet argent soit verse a differentes associations, des centres d'aide aux orphelins et aux sans abri. Je ne sais pas dans quel domaine d'activite vous exercez mais je souhaiterais vous aider a aider les autres. Je serai gree de vous donner cet argent qui pourra vous aider dans votre entreprise et vos projets.

Je souffre enormement et j'ai tres peur, je n'arrive presque pas a dormir la nuit comme la journee car je ne veux pas mourir sans avoir fait don de tout cet argent sinon je pense que cela serait un gachis.

Veuillez me contacter des que possible si vous etes d'accord pour mon offre directement par mon mail en cliquant juste sur repondre  depuis votre boite electronique pour des raisons de securite et de confidentialite.

 

Que la Paix et la misericorde de Dieu soient avec vous"

 

Voici ma réponse :

 

Chère Madame Pfeltzer,

Que l’incurie crasse du seigneur vous accompagne et que son fils vous tripote,

 

Je suis bien content que vous ayez pensé à ma modeste personne pour vous délester du fardeau encombrant que constitue cette fortune. Je ne refuse jamais rien quand il s’agit d’argent. Sachez en effet que je suis veule, pingre, avare, âpre au gain.

Je suis un salaud et je ne transmettrai pas un liard de votre pactole ni aux orphelins ni aux sans-abris. Je garderai tout pour moi. Je n’en ai que faire de la détresse des autres, des larmes d’enfants des rues crottés et des miasmes de familles entières jetées dans le froid de l’hiver, proies innocentes offertes aux crocs des loups. Chacun sa merde. Sachez également que j’écrase les chats égarés des petites filles à l’œil triste et que je déleste les petites vieilles esseulées de leurs maigres économies en abusant de l’avancement de leur Alzheimer chaque fois que l’occasion s’en présente. Mais bon, ce qui est dit est dit et c’est moi que vous avez choisi.

Permettez moi de répondre point par point à votre admirable lettre à travers laquelle je sens poindre l’âme juste mais torturée qui est la vôtre dans l’espoir de soulager votre bât avant de vous ôter votre pognon trop lourd à porter.

En préambule vous me dites "Que la Paix et la misericorde de Dieu soient avec vous,"

Certes, chère Madame Pfeltzer, certes. Mais à vous qui allez passer de vie à trépas sous peu et qui espérez sans doute rejoindre celui que vous appelez affectueusement votre créateur dans l’espérance un peu sotte et égoïste de s’asseoir à sa droite, d’être invitée à sa table pour y partager un repas simple mais copieux de roastbeef juteux, de purée Mousseline et de compote du jardin des Hespérides (si elle est orange, ne vous en étonnez point), à vous qui allez sans doute partir dans des souffrances longues et atroces, je vous dois la vérité.

Dieu et tout ça, c’est pour de rire.

Lorsque la lumière de votre conscience s’éteindra, il n’y aura plus rien que le néant et l’oubli.

Les ténèbres.

Il n’y a rien d’autre de l’autre côté du rideau de la mort que ce que les fantasmes de nos âmes effrayées ont bien voulu y mettre. Autant que vous soyez prévenue, cela vous permettra peut-être de transcender le moment en remettant à la postérité des dernières paroles un peu moins connes que "je remets mon âme à Dieu" et autres fadaises Saint-Nicolesques.

Vous commencez par me dire que "Je m'excuse pour cette intrusion, je me nomme Mme Nicole PFERTZEL nee le 17 Novembre 1953 originaire de la France mais actuellement hospitalise dans un hфpital nomme St THOMAS a Londres."

Pour l’intrusion, rassurez-vous, je n’ai rien senti. Pour votre naissance en France, que voulez-vous, je n’ajouterai pas à votre détresse. Je vous dirai simplement que personne n’est parfait, qu’on ne choisit pas sa famille ni son côté du trottoir quand on fait la pute à Manille. Vous êtes hospitalisée à Saint Thomas dites-vous ? Vous faites bien de le souligner. J’y reviendrai plus tard.

Vous continuez en m’avertissant. « J'ai du vous contacter de cette sorte parce que je souhaite faire une chose tres importante. Cela vous semblera un peu suspect d’autant plus que vous ne me connaissez pas et je ne vous connais pas."

Effectivement, nous ne nous connaissons pas, chère Nicole, et je me demande bien comment Diable vous avez pu vous procurez mon adresse. Ne dites rien. Etant hospitalisée en Angleterre je suppute que c’est Kate ou William, les deux polissons, qui ont du vous parler de moi.

Si vous revoyez Kate, n’allez surtout pas lui dire que je suppute, C'est une femme de tolérance mais elle le prendrait mal.

Suspect ? Allons donc, Nicole, je crois en la générosité humaine et en la flèche aveugle du destin. Ni l’invraisemblance de votre histoire ni les fautes d’orthographes (leur nom est Légion) ni l’emploi irrépressible du masculin qu’on sent poindre dans chacune de vos phrases ne peuvent laisser le doute en moi s’immiscer. Comme pour St Thomas, j’y reviendrai. Mais d’ores et déjà, je vous fait part de mon étonnement quant à votre choix d’un mail au hasard pour vous soulager. Les médecins et infirmières qui s’occupent de vous sont ils mauvais au point de ne point mériter ne serait-ce qu’une parcelle de votre générosité ?

Vous continuez : "Je souffre d'un cancer du cerveau qui est en phase terminale, mon medecin traitant vient de m'informer que mes jours sont comptes du fait de mon etat de sante degrade. Selon ce que le Docteur m'a justifie, une Boule s'installe presentement dans ma cage cerebrale, j'ai cette maladie depuis plus de 4 ans. Je vie tout seul sans enfant au monde."

Pas de problème Nicole, si vous avez une boule dans votre cage, fut-elle cérébrale, ouvrez-là, la boule s’envolera. C’est Pierre Perret qui le dit.

Vous n’avez pas d’enfants et vous êtes seule au monde. Permettez moi de me réjouir : cela évitera les orphelins et les amis tirant de longues figures lors de vos funérailles.

J’admire cette partie de votre texte. Moi qui essaie lamentablement de faire rire les gens (gratuitement en plus, quel scandale) tous les jours je n’aurais pas fait mieux. J’en suis désolé mais en phase terminale, il est normal que vos jours soient comptés à cause de la dégradation de votre état de santé. Et si présentement, vous sentez une boule justifiée par le docteur, vérifiez quand même que ce ne soit pas dans le bas du dos et que votre nuque n'éprouve pas le frisson glacé de l'infamie, effleurée par le souffle rauque du praticien, parfumé des riches senteurs des Cohiba et des single malts que ces usuriers-là s’enfilent à longueur de journée.

Mais maintenant revenons-en à ces histoires de suspicion et de Saint Thomas.

Bon, chère Nicole, il est temps de tomber le masque vous ne croyez pas ? Mais pour quelle sorte d’imbécile heureux me prenez-vous donc, chère Nicole ? J’ai compris dès le début que vous ne vous appeliez pas vraiment Nicole, Nicole. Je crois que plutôt que d’un Hôpital londonien, vous m’écrivez d’un quelconque cyber-café d’Abidjan, que vous ne souffrez pas plus que moi d’un cancer, enfin à ma connaissance, n’ayant jamais fait de check-up et que plutôt qu’à Nicole, vous devez répondre à un patronyme aussi délicieusement exotique que sottement dévot comme Dieumerci, Bonenfant-Jésus ou encore Baptiste-Aristide.

Je pense, mon cher Baptiste-Aristide, que vous n’êtes qu’un vil arnaqueur tentant de soutirer de l’argent à des Occidentaux stupides et crédules. Oh, ne croyez pas que je vous en veuille ou que je vous juge. J’ai du mal à imaginer qu’un piège si grossier puisse fonctionner. Enfin, réfléchissez un peu. Chez vous, en Afrique même où les clichés les plus éculés fixent générosité imbécile et joie de vivre niaise, votre scénario serait-il crédible ?

Ici, en Europe, non voyons, Fortuné-Jésus.

Et donc voici une femme seule, mourante, qui lègue sa fortune à un illustre inconnu ? Allons donc, Dieumerci, ici en Europe, la générosité, on l’applique à soi-même. C’est chacun pour soi et Dieu pour personne. Car, soit dit en passant, vos références religieuses en début de texte sont parfaitement déplacées. Chez nous, la religion, nous n’en avons plus, à moins qu’on considère le CAC 40 comme une religion, et la crapule sans enfants de Standard and Poors comme du clergé régulier. Oui, je dis sans enfants, car j’ai du mal à imaginer une telle bande d’hyènes jouant nonchalamment avec la vie des gens à coups de dévaluation de la cotte de pays entiers, aimant leurs enfants aussi, comme n'importe quel bon soviétique. Il suffit d’imaginer la vie professionnelle de ces gens-là.

"Dis, t’as vu le cataclysme au Japon ?"

"Ouais, pas bon pour les pépètes ça, on va dévaluer leur cotte tiens."

Ces gens là, les morts, les blessés, les malades… Rien à foutre. Le pays souffre les 7 plaies d’Egypte ? Qu’à cela ne tienne, on en rajoute une. Alors quand on travaille pour la 8ème plaie d’Egypte, rien de moins, on ne devrait pas pouvoir avoir d’enfants. Et au lieu d’emmerder les gens qui veulent adopter un gosse parce qu’ils sont homosexuels, on ferait mieux de s’inquiéter de leur appartenance ou non au monde de la grande finance. Les homosexuels, en général eux, sont pourvu d’une âme. Et c’est important l’âme, pour le développement. Plus que l’orientation sexuelle.

Ah mais j’oubliais, Dieumerci, la crapule financière internationale, comme vous au fond, ne fait qu’obéir à la loi du marché. La loi du marché… laissez-moi rire. Il y a une gradation dans les lois vous savez. Il y a les lois physiques comme la gravité, les "lois" de la biologie : évolution, transmission du génôme, lois de l’hérédité, tout ça. Du tangible, de l’immuable, du véritable "c’est comme ça et puis c’est tout".

Et puis il y a les lois qui gouvernent la vie des hommes, moins intangibles. Elles sont censées régler nos vies et nos relations en tenant compte de ce qui est bon et juste. L’idée est généreuse même si le résultat est imparfait puisque dépendant de l’époque, de la moralité de la société, de l'état de sa démocratie. Utopique mais quand même soutenu par des critères éthiques et moraux aussi désuets que le bien commun ou la dignité humaine par exemple.

Et puis, tout au fond du panier, il y a les "lois" qui n’en sont pas vraiment : non immuables comme les lois physiques, non inéluctables (pourquoi je peux pas dire simplement éluctables ?) et surtout absolument soutenues par aucun critère éthique et moral. Telle est la loi du marché : une loi uniquement soutenue par l’appât du gain, la volonté de se remplir les poches. Une loi qui permet à des sociétés privées de dévaluer la dette d’un pays dont le seul crime a été de subir un séisme et de perdre des dizaines de milliers d’habitants. Comme si ça ne suffisait pas, on en rajoute une couche, sans qu’aucun mécanisme éthique ou moral ne vienne contrebalancer ça. Mais je m’égare Dieumerci. Revenons en à votre boule cérébrale et à cette prétendue fortune que vous voulez me transmettre.

Et donc, je ne vous en veux pas. Mais je me dis aussi que si vous usez de subterfuges aussi grossiers, c’est que des fois ça marche… Dès lors, je ne peux que vous encouragez.

Savoir qu’il y a des gens assez cons pour tomber dans vos pièges nauséeux me fait dire bien fait pour leur gueule. Cela m’interroge aussi sur l’état de ma civilisation naguère si pédante dans sa colonisation de vos pays, l’avilissement de vos peuples. Civilisation qui jouait sa péronnelle et sa mère la vertu envers ces pauvres sauvages qu’il fallait absolument convertir, occidentaliser, sauver, après avoir vendu leurs fils et leurs filles comme du bétail pendant des siècles évidemment. Belle revanche en réalité, merci Dieumerci.

Mais franchement, vous attaquez ainsi à un Belge… Là, mon admiration s’étiole. Enfin, Dieumerci, essayez de me faire croire à moi au geste désintéressé, à la bonté spontanée, à la commisération pour les orphelins et les sans-abris, essayer de me faire gober ça à moi, qui vit dans un pays où les socialistes sont aux affaires depuis des décennies, au pays de Charleroi et d’Ans, afférés à magouiller de-ci, de-là sans jamais prendre de repos comme la grouillance lombricidée d’une bouse de vache bien avancée. Entre parenthèses imaginez la détresse d’un esprit de gauche comme le mien qui voit les socialistes dans leurs œuvres depuis si longtemps…  

C’est pourquoi Jésus-Aristide, mon ami, permettez-moi, avec tout le respect que je vous dois, de vous enjoindre séant d’aller vous faire foutre, vous, vos sous, votre boule cérébrale et votre hôpital londonien.

Enfin Marie-Aristide, si par malheur votre missive était authentique et que vous vous mourriez réellement d’un cancer à Londres, sachez que je compatis tout entier : gastronomiquement, il y a tout de même des endroits mieux famés pour son dernier repas.

 

Que l’épaisse misère et la corde de Dieu soient avec vous, et tout ça…

 

André-Modeste Lerustre, votre obligé.

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10 mai 2011 2 10 /05 /mai /2011 11:24

 

Ou Petit abrégé fort court de manipulation de l’information.

 

Attention, certaines des images révélées ici pourraient heurter leur sensibilité voire ce qui reste de conscience aux lecteurs les plus fragiles. Je vous conseille donc de porter un casque et décline toute responsabilité en cas d’accident ou de vol survenu dans le parking. Sinon, pour la conscience, il y a moyen de vous passer en boucle deux heures de télé réalité made in TF1, ça devrait passablement l’endormir, peut-être même l’euthanasier définitivement, cette empêcheuse de baver en rond. 

Les photos de la mort du leader terroriste existent. Je les ai vues. Une source assez humide et néanmoins anonyme travaillant à la NSA me les a envoyées.

Cependant, mes services de contre-espionnage ont détecté parmi ces photos des faux manifestes, d’autres plus subtils. La rédaction du blog du rustre a longuement hésité avant de vous présenter ces photos dont certaines sont franchement vomitives. D’autant plus que des faux intentionnels étant glissés parmi ces documents exclusifs (doit on vous le rappeler, c’est du scoop, de l’exclusif, bande de veinards), on aurait alors la démonstration d'une volonté étonnante (qui l’eût cru) mais réelle des services secrets américains de manipuler la Vérité. Avec un grand V comme dans Vérole.

N’écoutant que mon courage,  ma volonté d’éclairer l’inconscience profonde et obscure des lecteurs et un appât du gain relativement sans limites (pour toute commande de ces photos EXCLUSIVES, me contacter par mail pour l'obtention de mon numéro de compte. Tarifs de groupes envisageables), j’ai néanmoins décidé de vous livrer ces images, qui, je vous le redis, sont non seulement à gerber des litres mais aussi exclusives.

Vous les livrer certes, mais tout en les décodant avec la finesse habituelle de ce blog d’une classe folle.

 

montage benny 

Voici tout d’abord la photo qui nous a le plus interpelés puisque sur celle-ci, le dangereux terroriste islamiste fait mine de se rendre. Nous avions pensé découvrir là une révélation inouïe mais nos plus fins analystes soupçonnent que cette photo est en fait un faux subtil.

En effet, les ombres portées du corps et du visage de Ben Laden indiquent un possible montage de photos prises à des heures différentes de la journée. Cependant, des analyses plus poussées devraient incessamment sous peu lever tout doute quant à la véracité de cette photo.

Notre équipe attend la livraison d’un casier d’Orval pour se prononcer définitivement. Il semble d’ores et déjà qu’il s’agisse d’un véritable travail d’orfèvre de la manipulation informatique. Cela démontre la dangerosité des contenus diffusés sur internet puisque un œil profane ne peut en aucun cas détecter la supercherie.

 

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La deuxième photo constitue un faux plus grossier. En effet, de prime abord, le lecteur lambda, qui dois-je vous le rappeler est un peu con sur les bords et même au milieu aussi, voit juste une paire de gros poilus dans une fosse.

"Diantre", se dit-il, crédule qu’il est le sot, peut-être même au point de s’engager dans la Marine, "les amerloques n’y ont pas été de main morte, une fosse commune, tout de même !"

Mais dois-je vous rappeler que le corps de la hantise des USA a été immergé ? En plus, il se dit dans les milieux autorisés bien informés que les deux suidés de la photo ne seraient pas, mais alors pas du tout hallal, et donc… la vérité est tailleur et elle me va fort bien, merci. Si vous pouviez néanmoins élargir un peu la taille...

Il est très envisageable (la preuve : je l’envisage) que cette photo de suidés morts m'ait juste été glissée en guise de pitoyable provocation envers les Musulmans du monde entier par une administration américaine qui quand elle peut foutre la merde, n’hésite jamais. Leur devise n’est-elle pas "yes, week-end" ?

 

Les deux photos suivantes, par contre, sont plus troublantes et distillent comme un parfum d’authenticité que ne renierait pas tout bon présidentiable français en mal d’élection. Non je n’ai pas dit Président fiable français en mâle érection. Un Président fiable… ça se saurait.

 Sur la première, ci-dessous, on reconnait clairement les lieux de l’attaque et le corps de l’ennemi public n°1 baignant dans son sang. On distingue nettement dans sa main droite, le cure-dents dont il s’était emparé pour résister farouchement à son arrestation. Je reconnais que la photo est un peu sombre. Certes. Mais, hé, c’était la nuit aussi… 

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Enfin, la dernière photo, rigoureusement réelle et vraie et authentique et sur ma mère de ma race si je mens, a été prise juste après l’immersion du corps en mer. Un peu trop tard en fait…

 

Hammerhead shark

Source : wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Hammerhead_shark.jpg

 

En vous remerciant de votre attention et tout rasséréné de vivre enfin dans un monde devenu plus sûr et plus juste depuis la mort du tyran de la peur, je vous souhaite un joyeux Noel.

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6 mai 2011 5 06 /05 /mai /2011 07:42

 

En ce jour du seigneur. Ah, désolé, je consulte mes fiches et elles me disent à l’oreillette que nous sommes vendredi et que donc, forcément, ce n’est pas le jour du seigneur mais celui du poisson.

En ce jour de sole donc… Ce qui me fait penser que le concours reine Elisabeth version Chant d’Eunuques reprend incessamment sous peu (rapport au sol). Je m’en réjouis d’avance car un paquet de béats touchés par la lumière de la muse vont défiler sur nos écrans. Parfois, il y en a des salés.

Mais or, donc, en vérité, en ce vendredi, je voudrais effectuer un retour sur une tradition qui me parait ridicule en notre époque moderne dominée par la créativité entrepreneuriale et la flexibilité joyeuse des salariés, ouvriers et autres mandaïs en tout genre. Il s’agit non pas d’Halloween, non pas de la Saint Valentin mais de la troisième grande fête "poudre aux yeux" de l’année civile et pourtant peuplée tout son long sur nos écrans de militaires cons et agressifs, ce qui constitue une sorte de triplette pléonasmique. J’évoquerai bien entendu la fête du travail.

Fêter le travail. Quelle idée. Quelle fadaise. Quelle connerie. Un dimanche en plus.

Regardez-moi dans les yeux.

Quand vous vous levez le matin pour aller au turbin, en hiver, à 5h00, qu’il faut dégivrer la voiture, déblayer la neige.

Quand, la tête dans le cul, vous vous introduisez le rasoir dans la bouche et que vous essayez de tomber les poils avec votre brosse à dents, tout ça pour aller vous en foutre jusqu’à l’os de gaz d’échappement dans les bouchons, deux heures de bouchon.

Quand vous titillez, chafouin et taquin, mais hardi aussi, les performances de notre société de chemin de fer dont le slogan est, nous le savons tous, "Avec la sncb, t’es pas arrivé ou alors dans le fossé".

Je ne vous parle pas des Transports en Commun, les TEC, fleurons de l’immobilisme Wallon.

Quand vous arrivez hagard, avide de noir serré, à peine prêts à passer votre journée à vous faire engueuler par un canidé sauvage plein de la belle ambition carriériste qui sied à un trentenaire post-moderne mais qui n’a pas eu celle, d’ambition au cas où vous ne suivriez que difficilement, de garder sa femme et de voir grandir ses enfants.

Quand votre première préoccupation de la journée ne consiste pas à trouver une fenêtre d’où sauter discrètement si vous travaillez chez France Telecom évidemment.

Quand enfin le soir, vous vous retapez les bouchons en sens inverse, tout ça pour rentrer chez vous et devoir vous taper les enfants surexcités, votre femme/époux/compagnon/compagne (biffer la mention inutile) qui a eu une mauvaise journée aussi et qui râle parce que vous êtes en retard que les enfants devraient être au lit, qu’elle/il a du se taper les bains et le repas et que…

Et quand la tempête se calme, qu’il ne vous reste plus qu’à vous abrutir devant un épisode de « Bones » ou une connerie téléréelle, si ce n’est à finalement trouver Zeymour pas si cloche que ça tellement vous êtes crevé. C’est dans le terreau de l’abrutissement que pousse le fascisme. Et qu’il ne reste plus qu’à aller vous coucher pour tout recommencer demain…

Oui, regardez-moi dans les yeux : quand vous revoyez vos journées, vous avez envie de fêter ça vous, le travail ?

Moi, je préférerais fêter le salaire. Il en a bien besoin le pauvre, parce que ça fait un bout de temps qu’il n’y est plus à la fête.

Coluche disait un truc du genre "on veut du travail mais en fait, un salaire nous suffirait".

 

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Les festivités du Premier mai au parti socialiste belge. On reconnait, un peu caché, le chevalier doré du PS, Paul Magnette, seul et unique rattachiste wallon à l'Allemagne, à Gauche Elio Di Rupo, droite avec son casque à cornes, Laurette, et bien sûr au centre les dinosaures du parti.

 

Bon, évidemment, dans l’esprit, le premier mai est plus la fête des travailleurs que celle du travail. Mais c’est un peu comme la Saint Valentin. C’est un peu facile et mercantile de fêter l’amour une fois par an et de l’oublier le reste du temps. Moi, je ne fête pas la Saint Valentin, parce que l’amour ça se fête au quotidien. Ou comme Noel : un jour par an, on nous bassine avec la paix dans le monde et la fraternité entre les peuples mais le 26, ça recommence à se castagner grave.

Ben le premier mai,c’est la même chose. Plutôt que de manifester le premier mai, il faudrait qu’au lieu d’augmenter son salaire de plus de 500 %, le PDG du groupe Michelin pense à augmenter plus substantiellement son personnel. Il faudrait juste qu’en Belgique, des sociétés qui augmentent leur chiffre d’affaire de 200 % n’insistent pas pour que l’augmentation salariale dans le secteur privé en Belgique en 2012 ne dépasse pas 0,3%.

Ce serait chouette des trucs comme ça. Mais bon, c’est comme la Saint Valentin. On fait de belles promesses d’amour le 14 février comme quoi, ma chérie, la saint Valentin ça devrait être tous les jours et puis le 15, on a déjà oublié.

Tiens vous récupérez ça quand vous le premier mai ?

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5 mai 2011 4 05 /05 /mai /2011 08:17

 

En exclusivité sur le blog du rustre LA Photo de sa capture.

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La capture de la bête. Une photo saisissante qui montre bien comment le terroriste international résiste. Une résistance farouche qui a obligé les Gentils Sauveurs à l'abattre. (Photo source : Biloute presse incorporated).

 

Vous le saviez ? Non ? Vous étiez déjà au courant ? Ah bon.

Difficile de faire autrement me direz vous. Lundi matin, sur facebook même des sites de critique de vins donnaient la nouvelle. La photo du cadavre circulait partout, plus rapide que Buzz l’Eclair. La vitesse et la réactivité d’internet coiffaient la presse écrite au poteau. En diffusant un faux évidemment. En relayant à chaud des infos n’importecommentesques évidemment. Mais bon…

Ben Laden est dans la mort comme dans sa vie. Une ombre. Un épouvantail qu’on agite devant l’œil apeuré de l’occidental. Un croque-mitaine.

Une image floue, mal datée, mal authentifiée qui circule sur la toile, aux infos du soir. Une figure qui tient plus de la légende urbaine que de la personne en chair et en os. Ben Laden, on ne l’a jamais vu que parmi des rochers, en train de tirailler dans le désert, lire des trucs devant des drapeaux.

Moi, je ne l’ai jamais vu en compagnie de gens connus, jamais vu serrer la main d’un chef d’état, d’un chef de guerre ni même du chef de rayon épicerie de mon Delhaize pour tout dire. Autant que je m’en souvienne, je ne l’ai jamais vu avec un journaliste, mais là, j’avoue, je n’en suis pas sûr. Reste que l’image que je garde est celle de ce barbu qui apparaissait de temps à autre comme un diable de sa boîte pour menacer les infidèles, se réjouir d’un attentat meurtrier ou de loin en loin dans les journaux comme rappel à propos des raisons qui poussaient des soldats occidentaux à se faire tuer dans des déserts lointains. Une ombre, un épouvantail. Rien que l’image d’un homme plutôt qu’un homme. Sans plus de consistance matérielle au fond qu’un Jack Sparrow.

 

 P4300023The proud navy seals...

 

Et lundi, les bribes d’infos, les légendes urbaines, les images de synthèse lissées, les photos truquées, les on-dit se sont mis à pleuvoir comme vache qui pisse. On avait chopé l’épouvantail. On avait saisi un nouveau buzz qui reléguait Fukushima, le nucléaire, les printemps arabes au rang de la rubrique chiens écrasés.

Un scénario qui n’étonnait plus personne tant les séries américaines patriotiques nous blasent d’exploits d’unités spéciales. Franchement, c’était un remake de la série "The Unit". Un scénario effarant mais qu’on finira bien tous par avaler, ne vous en faites pas.

D’abord, l’annonce de la mort et la preuve en images, un faux grossier.

Puis la réaction unanime : "on aurait préféré un procès mais bon, justice est faite." C’est clair, la justice, surtout quand elle est divine, n’a pas besoin de tribunaux : un peloton d’exécution suffit.

Puis on apprend que l’image est fausse, que le corps est déjà immergé en mer. Sans traces.

On entend ensuite que toute l’opération a été retransmise en direct dans un bureau de la Maison Blanche devant Barak Obama et Hillary Clinton confortablement installés dans des fauteuils. Je les imagine cigare et verre de whisky à la main, échangeant bons mots et plaisanteries. Se filant un High Five quand la cible est à terre. Comme devant une série américaine. Vous croyez qu’il y a eu une coupure publicitaire ? Oui, je l’imagine l’auteur du "Yes, we can", l’espoir du monde libre, le Mahatma Ricain.

 

P4300026Barak Obama : "Vous m'en voyez ravi au lit !"

Puis un empaffé militaire déclare que le but n’a jamais été l’arrestation mais l’élimination du sinistre terroriste.

Et puis on apprend que les terroristes n’étaient pas armés, mais qu’ils ont résisté quand même et qu’il fallu les abattre. C’est sûr que sans flingue face à un commando de navy seals, ils devaient constituer une sacrée menace, imparable par une bonne dose de gaz lacrymo, une balle dans le genou ou un truc comme ça. Et toujours aucune preuve matérielle. Flou. Ombre. Epouvantail.

Et le cirque n’est pas fini à mon avis.

 

253 (2)Scènes de liesse populaire dans les rues de New-York.

 

Alors je me pose une question.

De deux choses l’une.

Soit les services de renseignement américains et les instances dirigeantes de façon générale, ce sont des klettes totales. Infoutues de mener une opération délicate proprement et d’en contrôler l’aspect communication. Tellement ça sent le cafouillage, le coup monté, le truc foireux.

Soit ils nous emmerdent. Coup de com ou réelle élimination d’Oussama, l’important c’est de préserver le doute, le flou, l’épouvantail dans le champ. Ca ménage le chou Islamiste puisqu’on ne les excite pas avec des preuves formelles, et l’opinion occidentale, qu’elle y croit ou pas, qu’elle se pose des questions ou pas, on s’en fiche royalement : ces cons là, dans cinq minutes, ils auront tout oublié à la faveur d’un nouveau buzz.

Ce qui est sûr, c’est que désormais, la menace terroriste, le spectre d’une vengeance terrible d’Al-Qaïda sont bien ravivés dans l’esprit de ces chers monsieur et madame Lambda. Les foules américaines en délire sont descendues dans la rue exulter à la face du monde : USA and god 1- Bads devil terrorists 0. Si la première manche c’était le 11 septembre 2001, je dirais 1-1. Si on prend les guerres et les victimes innocentes de l’autre côté de la barrière de la civilisation depuis les attentats, je perds un peu le compte.

Et ils se souviendront du président qui a lavé dix ans de souillures sur le linceul des victimes patriotes du 11 septembre. Et la prochaine fois qu’il faudra taper sur la gueule de quelqu’un dans le monde, contrôler un peu plus le net, les aéroports, les déplacements, la tronche et la religion des gens, ça passera encore un peu mieux, sans moufter.

Et on pourra se servir encore du méchant barbu du désert pour faire peur aux gosses pas sages le soir…

P9100132

Monsieur lambda, il s'en fout. Il est libre dans un pays libre alors y va r'garder l'Eurovision tiens !

 

 

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2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 14:04

P5290055 

Alors que Ben Laden, qui nageait en eau trouble mais était loin d'être un manchot s'est fait tué par des phoques...

Je vous propose aujourd’hui un mariage aristocratique, commenté en direct par notre fine équipe.

 

Je m'excuse d'emblée auprès des lecteurs français. Beaucoup d'approximations verbales et de personnages présentés sont Belgo-belges. Je vous propose néanmoins un  petit lexique en fin de texte. Ici les studios, à vous Jean-Louis.

 

 

-Mesdames et messieurs, je suis ravi de vous retrouver en direct de la collégienne vertueuse, non... Excusez-moi, je m’emmêle dans mes fiches…

En direct donc de la Collégiale Notre-Dame de L’immatriculée Contraception, ici à Thorembais-les-Béguines pour cette retransmission en direct du mariage de l’année, le mariage du Gros tas, du Gotha pardon, le mariage princier de l’année donc.

Je serai en compagnie de Monseigneur Van La Glue, ci-devant évêque de Bruges, retraité confortable et spécialiste de la religion touche-pipi, de Francis Ballast, historien, constitutionnaliste, constipationniste, spécialiste des chemins de fer et des gros tas, auteur de la monographie princière "y a que l’express qu’est pas passé dessus", et enfin, de madame la Baronne de la Touffefolle, spécialiste d’on ne sait pas quoi.

Comment madame la Baronne ? Des trainées ? Ah ben dis-donc ! Ah ! Des traines, pardon, spécialiste des traines. Quant à l’essentiel des commentaires, il sera assuré en direct sur Vivacité Condroz et Vivacité Tchernobyl, par moi, Jean-Louis Lahaye.

-Alors tout d’abord Francis Ballast, bonjour.

-Bonjour Jean-Luc Lahaye.

-Jean-Louis. Moi, c’est Jean-Louis. Jean-Luc, c’est une autre haie si vous voulez. Mais bon. Alors, Francis que fait un historien comme vous avec son gros accent de Liège au milieu d’une telle célébration prout-prout ?

-Et bien Jean-Charles, c’est parce qu’il faisait moche chez moi à Seraing. Ici, c’est grand soleil, il y avait de la lumière, alors je suis venu.

-Certes, mais moi, c’est Jean-Louis. Pourtant, quand j’ai quitté mon domicile ce matin, il faisait radieux.

-Ben, vous n’avez pas écouté la météo alors. Pourtant, si on écoute la météo, on apprend qu’il fait gris quasi tout le temps à Seraing. Ils ont encore dit qu’aujourd’hui, le ciel serait nuageux à serein.

-Ah oui quand même ! Sinon, que dire de ce mariage Francis, au lieu de divaguer avec vos conneries ?

-Et bien, Jean-Bernard, il s’agit tout de même d’un événement événementiel puisque le prince Olafsur Dirgukiksonbliffdur, héritier de la monarchie des îles Féroé épouse une roturière, Mademoiselle Gertrude Chifmol et que pour le bas peuple qui reste très attaché à toutes ces foutaises endimanchées, ces noces revêtent le caractère de conte de fées qu’eux, les bouseux et les cul-terreux, engoncés dans leurs préoccupations mesquines de pauvres, ne pourront jamais vivre que par procuration. Alors pensez-vous, tout ce bling-bling, les carrosses, les paillettes et les uniformes ridicules, ça fait très Cendrillon.

-Certes Francis, mais Gertrude, ce n’est tout de même pas une clocharde, elle est quand même pleine aux as, non ? A propos, moi, c’est Jean-Louis.

-Tout à fait, vous avez raison de le souligner.

-Quoi ? Que je m’appelle Jean-Louis ?

-Non, Jean-Christophe, que Gertrude sue le pognon par les aisselles. Ses parents ont fait fortune dans le commerce de farces et attrapes avec leur invention : la super crotte de chien en plastique qui imite à la perfection la fiente canine : texture, odeur, goût. On s’y tromperait. D’ailleurs je m’y suis trompé plusieurs fois.

-Ah ! Et c’était bon ?

-Ben, ça avait essentiellement un goût de merde.

-Mais encore, on dit la future Princesse chaude comme la braise, Francis. Paraitrait même que quand elle est partie on pourrait faire cuire un œuf sur son ventre, sans compter, Francis, le bacon.

-Oui, c’est ce qu’on raconte. Elle a les yeux qui crient braguette, elle est chaude comme une baraque à frite un jour de kermesse. Et croyez-moi, l’huile n’est pas prête de devoir être remplacée ! Perso, j’ai les burettes pleines de toute façon.

-Merci Francis pour ces explications. Mais alors que les premiers invités pénètrent dans la collégiale, je me tourne vers Monseigneur Van La Glue pour recueillir ses impressions.

-Je suis excité. Mais ce n’est pas ma faute. C’est eux. C’est vous. C’est les autres. Je suis si excité, Dieu me tripote.

-Pourquoi ?

-Parce que vous avez dit que les invités pénétraient dans la collégienne. Et je suis si excité...

-Collégiale. Gros dégueulasse.

-Excusez-moi Jean-François… Puis-je me permettre de foutre une tatane à ce vieux con gluant ?

-Faites Francis, faites. Madame la Baronne, une petite tarte dans sa gueule ?

-Volontiers très cher Jean-Louis. Le respect scrupuleux de l’étiquette devrait me pousser à la retenue la plus stricte, par le Christ Notre Sauveur. Mais si vous le permettez, pendant que vous aurez l’infinie correction de me faire grâce à nouveau d’un doigt du délicieux porto que vous nous servîtes il y a un instant. Un breuvage délicieux dont je pourrais, je le conçois me repaître ad libitum

Tiens mon salaud ! Prends ça… Et celle-là aussi. Et maintenant, grosse truie lubrique, tu vas te tenir à carreau parce que je sens comme un parfum, comme un doux relent de tarte dans ta gueule et de lendemains avec les yeux fermés et le pif en sang. Compris, furoncle ?

-Quelle verve Madame la Baronne.

-Non mais ! On va pas se laisser pomper l’air par c’t enculé…

-Et donc, que se passe-t-il à présent, Francis, madame la Baronne ?

-Ben, je crois que c’est clair Jean-Alain, il y a une flopée d’enfarinés et de serrés du cul qui arrivent dans des grosses bagnoles et des carrosses ridicules.

-Oui Jean-Louis, on reconnait notamment Le Prince et la Princesse Gröttekeu Von ZobSchmöll, héritiers de la Couronne de Silésie Occidentale. Ensuite viennent en tenue traditionnelle ou ostensiblement gotha gothique nauséeux : le Sultan Al Mosheim du Boukistan, ensuite, la Comtesse, engoncée dans une robe de soie sauvage violette et marron comme une andouillette dans sa poche et coiffée d’un.. de… je ne sais pas… D’une bouse d’éléphant ? Non, d’une sorte de chapeau futuriste je pense ou alors d’un plateau de fruits de mer. En tout cas, il s’agit de la Comtesse de la Founeradieuse et de son mari, Monsieur je ne sais plus comment. Oh ! mais voici Philippe et Mathilde de Belgique, elle aussi coiffée d’un « truc ». Dju, faut oser…

- Je suis étonné, Francis, madame la baronne, de ne pas voir le Roi en personne à une concentration prout-prout aussi importante…

- Et bien Jean-Edern, le roi et la reine étaient trop occupés à jouer aux grenouilles de bénitier à Rome pour la béatification de l’autre père-la-vertu là, en compagnie de Monsieur le Premier Démissionnaire de tous les temps. Quant à Laurent, depuis ses frasques congolaises, il est en retraite méditative à Orval, alors… Ils auraient pu envoyer Daerden, mais un premier mai… faut pas s’attendre à le voir ailleurs que dessous une table…

-Oui, Francis. On s’interroge quant à cette béatification hâtive, Dieu nous en préserve.

-Je vous rappelle qu’il était contre, Jean-Marie.

-Oh, mais Madame la Baronne, ne serait-ce pas chose, là bas ?

-Tout à fait Jean-Louis, c’est Chose de Latrucenbouche, Duchesse héritière du Marquisat Principautaire du Lustrembourg, affublée d’un fuseau à la teinte délicate mariant le pourpre et la chiure de chacal, avec épaulettes, négligé de soie et boa en peau de Gloumoute, c’est magnifique Jean-Louis, on dirait un œuf de Pâques avec son noeud. Ce n’est plus tout à fait la mode pourtant, mais l’élégance du sang bleu est indémodable Jean-Louis.

-Oui, enfin, vous me direz que la fête des cloches est révolue et pourtant on ne voit passer que ça depuis un quart d’heure. On se croirait à l’aéroport de Rome un samedi Saint.

-Si je puis me permettre d’intervenir, mon Cher Jean-Chrysostome, je reprendrais bien un peu de tarte au riz.

-Mais Faites , faites. Mais si moi, je puis me permettre, c’est Jean-Louis et vous commencez à me titiller les amygdales du bas… Bon, je poursuis les commentaires, car voici qu’arrive la mariée elle est magnifique, accorte, désirable mais voilée…

-Monsieur, Ballast, vous pouvez me filer un canon de porto et une portion de tarte ? Une grosse.

-Bien sûr madame la Baronne, elle est bonne hein ?

- Qui, la mariée ?

-Aussi. Mais la tarte ?

-… le Ministre des Affaires étrangères des Féroé intervient car le service d’ordre s’en prend à la princesse pour lui faire ôter son voile. On en vient aux mains…

-Mmmhhh… vous l’avez achetée où cette tarte Monsieur Ballast ?

-A Tancrémont votre Seigneurie. Haut lieu de la gastronomie verviétoise s’il en est, hein, m’feye…

- Les choses semblent revenir au calme et je ne m’explique cet incident regrettable que parce que… Dites les gros, ça vous ferait rien de la mettre en sourdine pendant que je cause dans le poste avec votre tarte là ? Ballast, vous devenez lourd, vous allez finir à fond de cale. Alors, cet incident, là… ?

-Je suis confus Jean-Xavier. Mais cette tarte est un délice. L’incident ? Bien, vous n’êtes pas sans savoir que les Feroé ont voté une loi anti-bourcul il y a quelques jours, alors les voiles vous savez, n’ont pas le vent en poupe.

-Je vous enjoins de fermer votre gueule Francis, car voici à présent, la famille royale qui débarque de son potiron décoré qu’ils appellent un carrosse. Les voilà, magnifiques, loufoques, prout prout en diable, pour tout dire princiers. Le Prince Olafsur Dirgukiksonbliffdur a choisi de porter l’uniforme de grand apparat de la Garde Royale Insulaire, une loque rouge criarde qui le boudine un peu et un pantalon noir trop serré qui doit faire crier maman à ses joyeuses. Derrière lui, son père, Le Prince Justin Bridurson, l’uniforme aussi rouge que laid, alourdi de breloques surfaites et clinquantes, la démarche aussi pingouinesque que s’il avait fait sous lui. Et Bien sûr son Altesse Sérénissime, la Princesse Margarina Sigmundpoufsdottir, habillée comme à son habitude comme un canari caramélisé. Que de kitch, que de quiche aux poireaux, on dirait des Anglais ! Et dire que ça fait rêver les gens !

-Mais vous savez, mon cher Jean-Bale, les gens s’ébanoient tout aussi mièvrement devant les exploits vocaux de midinettes aphones ou devant les sauteries pornographiques de prétendus VIP (very inelegant persons), alors vous savez, quand on peut regarder M6 ou TF1, on peut également s’exploser la glande lacrymale à reluquer ces niaiseries-ci. Et si nous ne nous pâmions pas devant cette bande de fins de race, il faudrait que nous nous esbaudissions devant des exploits présidentiels et républicains. Je trouve cela moins bandant, permettez-moi de vous le signifier avec véhémence et éloquence mon cher Jean-Foutre.

-T’as de la chance que ce soit pas la saison des châtaignes, boyard, parce que je te dis pas ce que tu dégusterais, purée !

- Oh ! Jean-Michel, j’aperçois dans le chœur le chanteur Elton John !

-Ah ben en voilà de l’info. Heureusement que j’étais déjà assis, j’aurais pu me fendre le cul dis-donc. Francis, pour la dernière fois, je m’appelle Jean-Louis.

-Oh mais mon petit Jean-Louis, ne vous énervez pas, reprenez plutôt une rasade de porto. Le moment est si merveilleux.

-Vous pleurez, Madame la Baronne ?

-Ah mon Jean-Louis, c’est d’avoir vu cet Elton. Il me rappelle tant de souvenirs, tant d’amour.

-Avec Elton John ? Vous ? Lui ? Mais je croyais…

-Qu’allez vous imaginer là, Jean-Louis, j’évoque la mémoire de feu mon pékinois. Il se prénommait Elton. Et il ressemblait un peu au chanteur je trouve. Mais il ne portait jamais la toque. Le pauvre, avec ses dents qui dépassaient de la mâchoire inférieure, ça lui donnait un petit air sévère mais il était gentil. Il avait le nez qui sifflait. Ca énervait mon mari. Il a fini par lui apprendre à voler depuis son hélicoptère personnel… pour améliorer la respiration du chien qu’il disait. Ah je me souviens, le petit animal adorait mon cassoulet. Je le prépare comme personne vous savez. Mais le petit animal gonflait démesurément après ingestion. Une fois nous avons du quitter le château tant l’odeur de ses vents devenait insupportable. Un vrai supplice.

-C’est un témoignage très touchant madame la Baronne

-Mais vous savez Jean-Roger, les chinois se sont toujours méfiés de ce chien et de ses rapports avec les fayots, ils craignaient par trop les inondations.

-Gné ? Kesse ki cause lui ?

-Mais Jean-Robert, du pet qui noie bien sûr, Pékinois. Arf arf arf, c’est à se pisser dessus non ? Non ? Je peux reprendre de la tarte ?

-NON ! Revenons à nos nobliaux, avant de perdre la tête. Le Prince et Gertrude s’approchent de l’autel et se recueillent à présent. Le Prince effectue des gestes étranges allant de son nez à la chaise sur laquelle il prie. Est-ce une coutume locale, Francis ?

-Pas du tout, Jean-Marc, Il se sort simplement des boulettes du nez et je crois qu’il n’a plus faim, vu qu’il vient de s’en enfiler au moins une dizaine. Ah, il est prolifique le salaud. Maintenant c’est le dossier de la chaise qui déguste. Un peu d’observation que diable, Jean-René.

-Ah ! Et à propos de mets délicats, que sait-on du menu proposé aux invités en ce jour.

-Un Menu royal, Jean-Louis, de quoi réjouir les papilles et l’âme de tout gourmet épicurien autant qu’hédoniste. Mes sources m’ont mentionné des tomates crevettes, des pêches au thon, des roulades de jambon, macédoine ou asperges, de la purée froide au jus de betterave et bien entendu, la spécialité nationale, du hareng fumé à la gelée de groseille et à la cendre de cigarette.

-Diantre, quel programme. Je suis content de ne pas être invité !

-A qui le dites-vous, mon petit Jean-Hyppolyte, pourquoi croyez-vous que j’ai ramené de la tarte ?

-Tudieu, madame la Baronne, les curé dit aux époux de s’embrasser

-Boudiou, elle lui met la langue Jean-Louis ! Oui, je confirme, ils se steackent !

-C’est incroyâââble mesdames messieurs, ici, en direct sur Vivacité Biellorussie, nous pouvons vous confirmer ce scoop, ils se mettent la langue. Oh madame la Baronne, je n’y tiens plus. Donne-toi, je te veux !

-Oh Jean-Louis, gr        and fou, je ne résisterai pas aux assauts de ta virilité, fais-moi femme. Oh oui ! Là et là, encore !

-Je vous prie de m’excuser, Jean-Paulette, mais il reste de la tarte.

-Oh oui Francis, badigeonne-moi avec de la tarte au riz ! Enduis-moi !

-Ah Jean-Balthazar, je suis le père fouettard !

-ET c’est ainsi, mesdames messieurs que… Francis fait moi mâle… nous vous quittons, nous vous souhaitons pleins de rêves dorés de princesses et de princes charmants sur leurs destriers…. Madame la Baronne, encore un doigt ?... Ca vous changera de vos vies de péquenots. A vous les studios !

 

Lexique :

Jean-Louis Lahaye : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Louis_Lahaye

Vivacité : http://www.vivacite.be/index.htm

Francis Ballast :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Francis_Balace

http://video.rtlinfo.be/video/268315.aspx

 

Yeux qui crient braguette : http://benj4464.blogs.allocine.fr/benj4464-46019-podium_les_repliques.htm

Thorembais : http://fr.wikipedia.org/wiki/Thorembais-les-B%C3%A9guines

Et son vignoble : http://www.domaine-de-mellemont.com/presse/25-07-2000/index.html

Monseigneur Van La Glue : http://www.rtbf.be/info/societe/detail_reactions-indignees-apres-la-confession-de-roger-vangheluwe?id=5953413

Laurent au Congo : http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/651702/laurent-au-congo-contre-l-avis-de-leterme.html

 

Le Rustre décline toute responsabilité pour toute ressemblance avec des faits ou personnages réels. Ce ne serait que hasard fort cuit.

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28 avril 2011 4 28 /04 /avril /2011 13:00

Ce 26 avril, deux anniversaires marquaient les esprits : la démission du dernier gouvernement de droit en Belgique et la catastrophe de Tchernobyl.

Bon, on pourrait fêter d’autres trucs hein, à peine moins rigolos : le bombardement de Guernica en 1937 par exemple qui inspirèrent ces paroles à Picasso, d’après Desproges en tout cas : « Je n’ai guère niqué qu’à Guernica ».

Plus sympa et à un jour près, puisque c’était le 25 avril 1974, c’était la révolution des œillets au Portugal.

Mais bon, dans la presse, c’est Tchernobyl et la Belgique.

Et Madame Gastier-Leroy qui n’est toujours pas revenue de Libye ! C’est que, je pense, Ma’ame Gastier-Leroy, elle est pas très inspirée sur le sujet pour le moment. Elle trouve difficilement des trucs rigolos à dire à propos d’une telle bandes de ploucs. Si l’acharnement flamand à mener à sa perte un pays relativement prospère et ses habitants plutôt sympas et doux de nature est révoltant, la mollesse, voire la couardise francophone, leur absence de projet, de combativité sont pathétiques. Et les postures figées des uns et des autres dans de mesquins calculs éléctoralistes lui filent la gerbe à Ma’ame Gastier-Leroy.

 

Un an déjà que la Belgique a quitté les rivages de la démocratie saine et équilibrée pour entrer dans les eaux troubles du bricolage constitutionnel.

Avant-hier il y avait un débat à ce propos sur la RTBF, vous l’avez regardé lecteurs belges ? Oui ? Alors vous avez bien perdu votre temps comme moi.

Il y a bien eu cette saillie d’un politicien Flamand, le fils Toback je crois. Il faut dire qu’en Flandre, comme en Wallonie, Politicien ça se transmet de père en fils. C’est du tout compris : parti, électorat, postes, cabinets (et oui même les chiottes) et tout ça sans droits de succession. Génial non ?

« Il faut être inventif pour avancer » disait-il en parlant du gouvernement en affaire courante et du fait que pour trouver des solutions il ne fallait pas se borner aux limites étriquées de notre sotte constitution.

Ben voyons. Elle est pas mal celle-là. C’est vrai quoi, une constitution, c’est quand même ballot : on peut même pas faire ce qu’on veut. Monsieur Toback, vous devriez acheter de belles lunettes Raph Le Loup, un beau chapeau et une grande tente avec des dromadaires.

Socialiste qu’il est le mec. De gauche. Enfin la gauche en Flandre, elle est quand même vachement au milieu. Et puis Castro aussi, c’est un homme de gauche. Et puis moi aussi je porte à gauche, mais je soulève toujours bien gentiment la lunette des W.C.

Ce débat était consternant en fait. Si les politiciens de notre pays en avaient marre du peu de crédibilité qui leur restait encore accrochée aux aisselles, c’est sûr, ils font tout pour qu’elle tombe.

Imaginez la scène. Ca fait un an que ces types gesticulent de réunions secrètes en petites phrases assassines.

Un an que nous sommes la risée des autres pays, que l’enseigne Belgique vacille chaque jour une peu plus menaçant de nous tomber sur la gueule sous la bise glacée du souffle putride de la crapule boursière.

Un an.

Et voilà qu’une bande de bouffons interrogée par deux « journalistes » qu’on a déjà vu nettement plus inspirés dans un lointain passé, nous ressert exactement les mêmes foutaises cent fois entendues, du genre

"Il faut ramener les gens à la table des négociations."

"Il faut une réforme équilibrée."

"Je voudrais qu’on s’occupe du socio-économique, c’est ça qui importe aux gens", vous savez ces petites gens qui sont tellement cons qu’ils vont voter pour nous. Le vide total parce qu’après un an de sur place, il n’y a rien à dire.

Mais il fallait bien marquer l’anniversaire sinon, ça se voyait trop que personne n’en avait plus rien à foutre de ce cirque, laissant la porte ouverte à toutes les folies imaginables.

Mais le pire c’est que nos deux présentateurs (un journaliste c’est moins mou) ont en fait présenté deux débats successifs. Un premier plateau accueillait les présidents des 4 partis Wallons qui comptent. Enfin, les présidents. Sauf celui du PS, naturellement, que sa maman ne laisse plus sortir après 20 heures, qui n’avait plus de nœud pap’ propre ou qui avait piscine. On ne sait pas trop.

Comme d’habitude c’était Laurette qui remplaçait Elio. A moins d’avoir raté un épisode et que le PS ait une présidente maintenant. Pour ce que ça changerait au ronron de la machine. Charleroi resterait Charleroi vous savez.

Enfin, les quatre zozos rabâchaient les mêmes lieux communs, avec le fils Michel reprenant très bien la complainte des roquets bleus "c’est pas nous, c’est les autres. Nous on n’était pas là." On aurait dit Didier dis-donc.

Pas un flamand sur le plateau. Et pour cause. Les représentants des 5 partis flamands constituaient un deuxième plateau avec une deuxième présentatrice au ton aussi peu incisif. Johanne Montay et pourtant mon attention est redescendue.

Donc après un an, ces cons là ne sont même pas foutus de débattre ensemble sur un bête plateau télé face à deux présentateurs dont les questions les plus pertinentes se limitaient à des "Et pour le futur, en une minute, quels sont vos oui et quels sont vos non ? "

Non, il faut les séparer. C’est dire le gouffre entre les deux bandes de bonobos.

Je ne résiste pas à vous ressortir cette gentille saillie entendue dans la série « vestiaire », humoristique et pourtant belge, intelligente et néanmoins footbalistique dans le fond.

-Bonobo ? C’est pas le chanteur de Youtube ça ?

Revenons à nos moutons et autres brebis galeuses…

Quand on parle le Néerlandais on est un Flamand. Quand on parle le Français, on est un Francophone. Soit. Mais quand on parle la langue de bois, on est quoi ? Fort comme un chêne ou con comme un gland ?

Quand arrêtera-t-on de nous prendre pour des cons ?

 

Probablement pas demain. Allez, circulez, y a rien à piger. Tchernobyl n’a pas eu de retombées. On ne peut de toute façon rien dire. C’est donc que les catastrophes nucléaires sont sans danger.

Non, je ris mais allez donc voir la page wikipedia consacrée à Tchernobyl : pas si grave. Quelques dizaines de victimes selon l’AIEA.Y a que les journalistes et les médecins Ukrainiens pour prétendre que des enfants cancéreux par botte de 12, c’est pas normal. Bon, peut-être aussi quelques médecins d’autres pays, des géologues… Mais il n’y a pas de grandes études épidémiologiques validées dans de grandes revues scientifiques à comité de lecture, pas de consensus de la communauté scientifique. Alors, ce ne sont qu’allégations gratuites. On ne peut pas être sûrs nous dit l’AIEA, la chute du bloc communiste à trop fichu le bordel et donc on ne peut pas distinguer les effets de Tchernobyl.

Mais de toute façon, morts ou pas, milliards dépensés pour retaper le sarcophage ou pas, tout le monde qui compte s’en fout. L’important, c’est l’économie. Et l’économie, elle nous dit que ce n’est pas demain la veille que le profit se passera du nucléaire. Et vice versa. Alors le reste vous comprenez… Parfois, je me sens amer et la déconnade ne me suffit plus comme paravent. C'est que j'ai des enfants vous comprenez ?

Heureusement, le véritable journalisme d'investigation existe encore et fouille des sujets essentiels. Tel ce reportage de l'avenir.net. On y apprend que Bob le canard regarde Derrick l'après-midi. J'me taperais bien un petit magret moi. Magret, j'ai dit, pas Maigret.

 

 

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22 avril 2011 5 22 /04 /avril /2011 09:06

Très édifiante et fort vénérable encyclopédie

Picrocholine du micro savoir.

 

Par le très estimé

Professeur Nicodème Abélard Leruth de la Motte de la Tichauvent

(Nico le Tich pour les intimes mais il y en a peu)

Très richement illustrée de gravures d’époque.

 

Docteur Honoris cauda (avec la mention queue honorable) à l’Université Notre-Dame-de-serre-les-genoux-ma-fille de Saint-Pancrace-lès-Biloute. Et auteur de la thèse "Scholastique du haut du Pont du Gard : de l’importance de la longueur de l’élastique."

 

 

La fête de Pâques enfin dévoilée.

Normal, c’est la loi maintenant.

 P4260171

Mangeons-le ! Sale bête !

 

En cette fin de semaine Sainte alors qu’en la foi du Christ notre Saveur le peuple de Jésus s’apprête à célébrer le mystère de la résurrection (ça s’entend hein que j’ai été enfant de chœur ! Et non, ce n’était pas à Bruges), l’Encyclopédie picrocholine du Micro-Savoir se devait de rétablir la chronologie véritable des faits.

Car enfin, vous ne voulez pas savoir vous comment se sont déroulés des événements qui, sur trois ou quatre jours, ont transformé une poignée de VRP en paroles d’évangile en une des plus puissantes multinationales au monde et ce pendant 2000 ans ?

Pourtant, rien ne laissait présager de ce qui allait se passer ce dimanche de l’an 33 de notre ère, alors que Jésus de Nazareth, dit Jéjé le miracle, arrive à Jérusalem. Dans la force de l’âge, avec ses 33 ans après lui-même, il arbore un look détendu dans la droite ligne d’un John Lennon sur la fin de sa vie. Avec lui, toute une troupe de joyeux drilles : Pierre, Thomas, Simon, André, Paul, Jacques, Silvio et les autres. De joyeux drilles mais pas seulement puisque certains sont des criminels. Pensez-donc, il y a des types du fisc dans la bande. Eux aussi ont adopté le look flower power, cher aux culs de sac mal famés de San Francisco.

Tous, ils n’ont qu’un rêve, devenir aussi célèbres que les Beatles et aussi acheter une maison bleue accrochée à la colline. Vous me direz que ça fait deux rêves, mais il ne faut pas chicaner, quand on aime, on ne compte pas, man.

Et voilà que la troupe, accompagnée de toutes ses groupies, arrive dans Jérusalem en délire. "Let’s the sunshine in" reprennent en cœur les Jérusalemois en lançant sur les "Jesus’Christ revival boys" des rameaux d’olivier et des colombes crevées. Z’avaient une drôle de façon de souhaiter la bienvenue ces gens-là.

Jésus aurait du sentir l’oignon, car au milieu de la foule en liesse, des énergumènes balançaient des œufs pourris, des cloches et des lapins faisandés sur le cortège. A un moment, ils lancèrent même des oranges mais la police mit vite fin à ces débordements : on avait peur que ça attire des gilles de Binche. Les autorités de Jérusalem n’avaient aucune envie de passer une nuit blanche au son du rat ta ta ta ta ta des hommes-autruches.

 

253 (2)Carnaval de Binche : le rondeau. Chant traditionnel : "Il pleut des oranges quand l'émeu se casoar, nandou thé point."

 

Mais Jésus n’en avait cure même si c’est lui qui allait les inventer si on veut (warf !). Monsieur était trop pris à faire saigner le cœur des midinettes en reprenant a capella "Simpathy for the devil" des Stones.

Mais les voici déjà à aviser un resto sympa dans le haut de la ville. Là aussi, ils auraient pu ressentir une bouffée de précognition, mais nada, que dalle, ils avaient trop la dalle. Les poissons du lac de Tibériade, c’est gentil mais ça ne tient pas au corps de randonneurs impétueux.

Et pourtant, ce restaurant qui allait sceller leur perte avait un nom prédestiné pour des artistes maudits : La dernière Cène. On remarquera en passant qu’à l’époque, l’enseignement du Français laissait à désirer, preuve que l’Empire Romain connaissait déjà les premiers signes d’une décadence qui ne pouvait le mener qu’à l’asservissement par le Teuton vindicatif et toujours à l’affût (je ne sais pas si vous avez remarqué, mais c’est souvent vindicatif un Teuton. Ce doit être le casque à pointe, ça n’incite pas à arrondir les angles). En effet, il n’aura pas échappé à votre sagacité que Scène, ça commence par S. Parce que c’est toujours un endroit singulier qu’une scène alors que le pluriel se voit souvent accolé un S au cul.

Or donc, en vérité, Jésus et les siens remontaient la grande allée de Jérusalem sous les acclamations de la foule à l’exception de quelques pisse-froids qui les huaient. Or, ces pisse-froids n’étaient pas n’importe qui : c’était des Parisiens. C’est qu’en cette époque pas plus qu’en la nôtre présentement, la Palestine n’offrait les apparences d’un état paisible et uni. En Vérité (si on vous le dit, enfin), les factions rivales se menaient des querelles intestines fort gazeuses. Les zélés zélotes, les Judéens, les Nazaréens, les Samaritains et… les Parisiens. Ces derniers étaient les pires : sournois, bobos, prétentieux, aisés. Quoi ? Comment ça il manque un h ? Rien à foutre.

Les Parisiens donc, tenaient à une Palestine forte et indivisible. A propos de Jérusalem notamment, ils refusaient absolument les facilités que le gouvernement accordait aux habitants Samaritains. Chaque année, au moment de la Pâque, ils faisaient le tour de la périphérie de Jérusalem pour affirmer son caractère Judéen.

Les plus extrémistes avaient voulu nommer ce tour le Gordel. Mais les plus censés de ces abrutis avaient bridé ces aspirations. Il faut savoir qu’en Judéen, Gordel signifie "je te pisse à la raie". Et donc, ils avaient appelé ça le "Tour des six jours".

En fait c’était une course de char dans le désert avec essentiellement des concurrents palestiniens pourvu qu’ils soient Judéens. En général de prestigieux groupes folkloriques venaient ouvrir les festivités. Des groupes qui venaient de partout, sauf de Binche évidemment. On appréciait beaucoup pour l’inauguration des festivités la présence des groupes égyptiens. Mais après tout quoi de plus logique pour des Parisiens d’aimer que les gens des pyramides l’ouvrent.

 

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Concert d'Indochine lors de la Pâque de l'an 24, sur l'esplanade du temple de Salomon. 

 

Vous connaissez l’histoire de ce calembours qui avait mal aux cheveux à force de se les faire tirer ? Et bien on vient de vous la raconter. Mais le pire contre-attaque.

Or donc en ce temps-là et pourtant en vérité, Jésus professait des trucs énormes. Des foutaises, je vous dis pas. Du genre "aimez-vous les uns les autres". Tous hein, même un Samaritain, même un Romain, même un n…, une personne de couleur je veux dire, si ça se trouve. Même un gille de Binche dis-donc. Ah non, pas un gille de Binche, quand même pas. Même un pic qui pleupleuterait le soir dans le lointain, il faudrait l’aimer. N’importe quoi on vous dit.

Et donc, Jésus, y faisait rien qu’à faire du parabole sur les pentes du Mont des oliviers et tout ça. Et dans ces paraboles, il racontait des histoires avec des Samaritains sympas. Et ça les Parisiens ne pouvaient pas le supporter. Un Samaritain sympa. Laissez-nous nous gausser à nous en courber. Un noir, je ne dis pas, un Belge à la limite, mais un Samaritain, faut pas exagérer. Et donc, les Parisiens n’avaient qu’une envie : guillotiner Jésus sur une croix !

 

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Le parabole de Jésus part en vrille lors d'une descente dans le désert du Sinaï en 22 après lui-même. 

 

Car enfin, a-t-on jamais vu un bon Samaritain ? Tous les bons Parisiens concordent là-dessus : contrairement au cochon, dans le Samaritain, rien n’est bon, de ses soldes jusqu'à la Samaritaine, non, rien n’est bon. D’ailleurs, c’est bien simple, même Juifs, les Parisiens préfèrent manger un cochon plutôt que de serrer la main d’un Samaritain.

Or donc en Vérité sur ta mère, parmi les joyeux compagnons de Jésus qui vivaient avec lui dans la forêt de Sherwood, il y avait… Je vous le donne en mille, mesdames et messieurs qui me lisez, témoins des errances humaines, des vilénies de l’âme les plus noires, des tractations les plus sombres entre le cœur et l’appât du stupre… Il y avait un traître.

Un être blessé du cœur, flétri de l’âme et qui puait du bec en plus, aspiré tout jeune par le côté obscur de la force et un papa qui s’appelait Luc qui avait un papa qui s’appelait Vador, annihilé par la vie, les quolibets de ses camarades d’école, les niaiseries venimeuses du genre "Judas Bricot, Judas Bricot euh", et aussi par son incompréhension maladive des choses du foot. Tel était le traître Judas Bricka.

Or donc en vérité si je mens, Jésus et les siens partageaient le repas pascal : du pain, du vin et… un agneau pascal en cuisson lente cuit avec amour mais avec lenteur, avec son jus et avec des patates. Dieu que c’était bon. Enfin, si je puis me permettre ce petit blasphème sans risquer d’aller me faire griller les coucougnettes sur le grand barbec de Lucifer.

Fort heureusement Jésus n’était pas très friand de moules, sinon on ne pourrait pas communier les mois en R. Et puis, vous imaginez le boucan dans des églises dont l’acoustique laisse parfois à désirer, toutes ces coquilles jetées dans de grandes casseroles après la communion. Et les slurps des gens qui aspireraient la moule au lieu de la gober. Vous avez remarqué dans les restos de bord de mer, il y en a qui font ça, aspirer au lieu de gober. Et ça fait un potin d’enfer. Et je trouve ça dégueulasse, j’ai l’impression qu’ils se gargarisent de gros filets de morve verdâtre. Bref…

Et en plus, encore heureux qu’ils ne se tapaient pas un plat de tripes dis-donc les apôtres. Enfin quoi que… Vous imaginez ? Un boudin à la place des hosties. Un délice !

Mais pas des andouillettes, ah non. "Ceci est mon sang" et tout ça et puis, "Il prit l’andouillette et la rompit, l’andouillette de l’alliance nouvelle"… Non, vraiment, non.

Bon bref, le menu était bien choisi.

 

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La Dernière cène, peinture à l'huile de Léonardo Da Trentemarto, 1289. 

 

Ce repas entre mecs était fort gai et Judas, pour tout dire était pris de remords. Allait-il livrer son compagnon à la vindicte des Parisiens avec leur accent pointu ? Il se tâtait, Dieu le tripote, quand tout à coup ce bout en train de Simon entonna une mélopée qui allait signer l’arrêt de mort de Jésus plus sûrement qu’un bout de savon de Massalia pouvait laver les mains d’un Pilate.

"Agneau de Dieu qui enlève les pêchers du monde, mets-y plutôt des abricots" chanta-t-il, l’espiègle. Jésus reprit en chœur. Judas le prit pour lui, se sentit vexer. D’un œil morne, d’un geste mécanique, il sortit son portable et composa le numéro du chef de milice Parisien. Hé oui, évidemment que Judas avait un cellulaire. Il faisait partie du noyau dur de ceux qui croyaient à cette nouvelle invention. D’ailleurs, ne l’appelait-on pas Judas l’Eucaryote ? (note de "l’auteur" : je reconnais que celle-là vient de très loin. Mais méfiez vous, la suite est pire.)

En effet et toujours autant en vérité, avec Judas l’Eucaryote, nous tenons fermement une des clés du mystère de la fois… d’avant. Tout tournerait autour du fait que Judas Bricka était surnommé Judas Bricot, fruit à noyaux. Or Judas, loyal il ne l’était pas : c’était Judas l’aloyal. Ne soyez pas surpris, en ces temps huileux où on était friand de Grèce antique, on flanquait des a privatifs partout et des concierges dans l’escalier. Donc les Judas étaient aloyaux et à noyaux. Mais or donc justement, d’après le témoignage du Boucher de Judas qui taillait la bavette comme personne, Judas adorait l’aloyau, partie noble s’il en est. Or en plus car, Jésus, à cheval sur les principes, avait exigé de manger une selle d’agneau pour la dernière cène et pas de l’aloyau. Et donc, voilà parce que en fait.

A quoi les choses tiennent tout de même (non pas là, ça me fait mal). Car en vérité, imaginez un seul instant (pas plus sinon vous allez avoir mal à la tête), un seul instant que plutôt que Judas Bricot, on l’ait surnommé Judas Nana ? Peu probable me rétorquerez-vous avec véhémence mais moins avec justesse, vu que Bricka, ça fait plus Bricot que nana, que nenni ?

Mais allez savoir. Les gosses, c’est tellement con des fois. Et alors, en vérité, Judas rancunier envers la gent féminine, aurait dénoncé Marie-Madeleine et pas Jésus. Et au lieu d’un barbu, sur la croix, on aurait une fille aux seins nus, seins qu’elle avait fermes et généreux d’après l’évangile selon Saint Roger. Et de nos jours, on aurait une autre affluence dans les églises et le Saint Suaire aurait été en page centrale de Playboy.

Or donc… mais si vous ne me croyez pas vous pouvez toujours partir. Je ne retiens personne. Et Or donc en Vérité si je vous le dis c’est que c’est vrai, nom de Dieu, les Parisiens sautèrent sur Kolwezi, prirent la Bastille et firent irruption sur la cène du crime, enfin du repas. La scène étant cruciale, je vous la fais au ralentit. Vous allez avoir l’impression de regarder un épisode de Derrick. Ca vous donnera un avant-goût de la maison de retraite. Les Parisiens débarquèrent sur la scène plus avec la légèreté du panzer et du pachyderme qu’avec la lourdeur du bateau et de la mouche. Vous imaginez la scène de cette cène qu’on nous assène saine ou aussi sale que la Seine, c’est selon la source ?

 

P4260166

L'arrestation, gouache au marteau de Bruno Giordano, neveu du Sauveur, 883. 

 

"C’est qui Jésus ? C’est toi ?" demandèrent-ils à Pierre, qui faisant dans son froc comme pas possible répondit :

"Ah non, moi je suis venu apporter le pinard : des bulles et du Château Neuf, vous n’allez pas me chier une encyclique pour ça non ?"

Jésus, courageux, intervint :

"Laissez le, il n’est qu’un maçon. Il est ce Pierre qui bâtit des églises. Il n’ira pas loin. Il n’a pas le pied marin. C’est pas qu’il aime pas l’eau mais il ne supporte pas la promiscuité avec les marins, surtout les très jeunes : Pierre qui roule ne masse pas mousses ! C’est une bonne habitude que perdront ses successeurs."

Alors Judas s’approcha et le baisa.

Jésus s’en offusqua et intervint : "Non, mais dis donc, tu veux pas non plus qu’on se pacse taffiole ?"

"Ben t’avais dit aimez vous les uns les autres ?"

"Oui, mais pas avec la langue !"

Cette scène dramatique, prit fin lorsque les gendarmes emmenèrent le prophète vers son terrible destin.

 

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Judas rongé par les remords. Toile anonyme mais faite par un artiste qui n'était pas manchot. Admirez l'intensité des sentiments rendus par le regard torve du traître.

 

Ca me rappelle cette histoire de David qui terrassa un géant philistin du nom de Jonathan Pierrevivante le Goret lent. Jonathan qui devait avoir des ascendances dans la Belle Province avec un patronyme aussi fleuri, était en effet très fort mais surtout très lent et très sale. Quel rapport me direz-vous ? C’est une très bonne question qu’il ne fallait pas me poser parce que je n’en sais fichtre rien.

Euh… Ah oui ! Le rapport entre David, Jonathan, les Parisiens et le Christ ? Mais c’est élémentaire, mon cher Robert, le rapport, c’est qu’il faut bien partir un jour sans retour. Ce que fit le Christ, flanqué d'une garde ne prêtant rien, même pas à rire.

Et on l’emmena, et on l’interrogit, et on le fut souffrir et on le martyrisout.

Il tira la fève et fut roi avec une couronne d’épines sanglantes (et non pas une couronne de pines sans glands, attention aux accords majeurs car la musique est un cri qui vient de l’intérieur). Il tira sa croix sous les quolibets de la foule versatile. Un jour ça te crie vive Pétain, le lendemain vive De Gaulle et le surlendemain, ça s’engage dans la marine.

Et là en haut du Golgotha, il souffrit sa passion pour découvrir le véritable sens de sa vie. Là-haut sur la colline, on entendait siffler, non pas Joe Dassin ni même le train et pourtant, c’était triste comme un dimanche sans petits pains au chocolat. Ah Yaya ya yaaaaaaïe !

Non, celui qui sifflait, c’était un des compagnons d’infortune de Jésus, un chanteur du nom de Brian, Brian May qui trouvait l’air frisquet pour un matin d’avril. "Show must go on" répétait-il. Et pourtant, pas de jolie blonde à forte poitrine pour faire tourner la roue de l’infortune. Et puis c’était pas une roue mais une croix.

Et puis avec eux, il y avait Bartabax, un voleur de chevaux notoire. Et puis il y avait cet humoriste Abyssinien dont la descendance serait très rancunière, Dieudonnus.

 

P8260021

Ponce Pilate disant la sentence. Aquarelle au Césium. Anonyme. Musée de la dune du Pilat. 

 

Ponce Pilate, un mec qui s’usait les mains à force de les laver vint les trouver. Ponce, qui habitait un palais de papier, de verre, était d’origine chinoise. Il devait son nom à ses exploits passés dans la flibuste. C’était un pilate des Calaïbes. C’était un pâle politicien qui quand il ne maniait pas la langue de bois, enchainait les poncifs : "Bien fait pour vos tronches, c’est un beau jour pour mourir sur une croix. Et moi en ce lundi pascal, je vous crie Géronimo ! Parce que je suis le chef et que Géronimo, c’est un grand chef à Pâques !"

Alors Jésus dit : "Mon Père pardonne leur car ils ne savent pas ce qu’ils font et arrête le Picon-vin blanc avant 13h00 parce que ça commence à se voir là."

Puis, en vérité, il signifia, la foule en délire reprenant en Italique, normal pour l'époque :

"Sur le Mont Sinaï. Sur le Mont Sinaï."

"Le prophète Isaïe. Le prophète Isaïe."

Dit a son peuple réuni. Dit a son peuple réuni."

Allons les rougeeeeu, allons les rougeuuuu, allons les rouge et et blancs".

La foule n'ayant pas passé sa jeunesse dans les années 80 à Liège parmi une marmaille footeuse, elle ne comprenait pas grand chose.  

Et puis avant de se laisser glisser dans les ténèbres salvatrices il cria encore "I’ll be back".

Mais bon, les apôtres qui assistaient à la scène enfermés en sous-sol n’y croyaient plus trop. Thomas, qui ne voyait plus que les murs de la fosse, restait sceptique. Après tout… L’âme c’est quand même surfait, deux mois en terre, dix jours en politique ou deux heures dans la finance et il n’en reste plus rien.

Et, en vérité vraie craché, juré, on mit Jésus dans un linceul. Et le linceul dans un tombeau. Et le tombeau dans une caverne avec des bougies pour l’éclairer. Et Claude Allègre s’en trouva fort aise, de voir cet espèce d’anarchiste écolo en cet endroit d’ombres. Ca confirmait ses théories sur les écolos, les cavernes et les bougies.

Et en ce soir, ils pleurèrent beaucoup sur cette plage. Pierre cria même Aline, pour qu’elle revienne. Mais rien n’y fit.

Et le deuxième jour ils pleurèrent encore comme des Madeleines avec Marie. Et ces madeleines rappelaient beaucoup à Pierre les proust qu’il faisait petit alors qu’il débarquait des caisses dans le port d’Amsterdam. Un endroit sympa le port d’Amsterdam, avec des marins qui chantent, certes, mais des rêves qui les hantent aussi et tout ça. Il y a juste la cuisine qui laisse à désirer. Il paraît qu’ils font les frites dans l’huile de morue.

Et le troisième jour, ils trouvèrent le tombeau ouvert. Ils prirent leurs chars et foncèrent vers la ville. Ils se virent dépassés par le Prince Laurent qui avait entendu parler de tombeau ouvert et en profitait pour rouler un peu.

Vous connaissez la suite de l’histoire. Les apôtres s’en allèrent sur les chemins, sans bicyclette, pour répandre la bonne parole : "aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé".

Un message d’une simplicité désarmante que l’esprit retors des successeurs du Christ n’eut de cesse de dévoyer. Au cours des siècles, à ce message relativement concis, on ajouta des conciles, des petits caractères de bas de page qui finirent par la remplir la page : les femmes c’est pas comme nous, les hérétiques c’est inflammable, les musulmans et les juifs, ça ne supporte pas le fil de l’épée, la terre est plate et ferme ta gueule, j’y ai tripoté son zizi mais il était d’accord, l’a pas dit non en tout cas… Enfin des broutilles quoi.

Et en cette semaine Sainte, en vérité, je vous le dis, il serait peut-être temps d’en revenir à l’essentiel du message.

En espérant ne pas avoir répondu aux questions que vous ne vous posiez pas, je vous souhaite à tous chères lectrices et chers lecteurs, de recevoir et de donner de l’amour tant et plus aux vôtres et aux autres. Et de tester la réalité de la résurrection le plus tard possible.

Allez dans la paix du Christ. Amen.

 

 

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20 avril 2011 3 20 /04 /avril /2011 07:57

Comme souvent le samedi, je vais dormir trop tard. Je me fais violence pour ne pas regarder, éteindre cette foutue lucarne à foutaises. Mais rien n’y fait, je m’attarde devant l’émission de Ruquier. Et samedi, j’en ai eu pour mon argent avec le discours décidément très drôle du Grand pédagogue de la France en émoi, Claude Allègre.

Ce n’est pas qu’il dise n’importe quoi. C’est bien ça le pire. Le fond est censé mais partiel si pas partial. Le problème c’est cette spécialité de lâcher des phrases lourdes de sens, totalement hors contexte et sans approfondir. C’est le roi du pouf pouf.

Le monsieur nous dit que la France, comme l’Europe, ne peut pas se passer du nucléaire. Et effectivement, on voit mal comment à l’heure actuelle, alors qu’aucun effort conséquent n’est fait dans le sens de sources d’énergies alternatives et durables. Monsieur Allègre ne croit ni à l’éolien ni au solaire et du reste, dit-il, on ne va pas couvrir la France d’éoliennes ni couvrir un département entier de panneaux solaires. Soit, je veux bien.

Et l’homme de continuer : de toute façon , la peur du nucléaire est irraisonnée parce que c’est quelque chose qu’on ne voit pas. Mais nous avons tous de la radioactivité en nous, du carbone 14…

Ben oui, certes, et du tritium, de l’oxygène 18 et du potassium 40 dans les os. Bref, nous irradions tous.

Et plus loin, à Michel Fugain qui lui dit mais le nuage de Tchernobyl, on l’a pris en pleine tronche en Corse… il rétorque, magistral, de toute façon en Corse vous vous prenez des doses deux fois plus élevées qu’ailleurs. Et point, pas un développement de plus.

Personne pour répondre.

Alors est-ce que Claude Allègre insinue que la radioactivité, c’est naturel et que ce ne sont pas quelques centrales qui pètent qui vont changer quoi que ce soit ? Peut-être pas. Mais on ne le saura jamais. Parce que l’homme ne va pas plus loin.

Alors effectivement, il y a une radioactivité naturelle, un rayonnement ambiant qui est plus élevé sur les terres au sous-sol granitique. Mais hormis si vous prenez des bains de vapeurs de radon dans votre cave mal aérée, je ne vois pas ce que ça vient foutre ici. Cette radioactivité a toujours existé et elle a même tendance à diminuer depuis les débuts de la vie sur terre. La vie et nous, les humains, sommes adaptés à cette radioactivité, avec, par exemple des mécanismes compensatoires comme une capacité, dans une certaine mesure, de correction de petites erreurs intervenant dans la réplication de l’ADN. Notre espèce vit avec ça depuis des millions d’années. Cela ne peut être comparé évidemment à un nuage ou à d’autres rejets échappés d’une centrale.

Et effectivement, bien que les polémiques n’arrêtent pas de polémiquer à ce sujet, les retombées des nuages issus de Tchernobyl ou Fukushima n’auraient pas dépassés les seuils de la radioactivité naturelle en Europe. Bon. Peut-être. Je ne sais pas, je n’ai pas mesuré moi-même. Mais je pense qu’il faudrait aller raconter des trucs pareils aux Biélorusses et aux Ukrainiens, aux 600 000 liquidateurs qui oeuvrèrent au sarcophage de Tchernobyl. Là aussi, c’est le bordel en ce qui concerne les chiffres et les conséquences réelles sur l’incidence des cancers, malformations et autres joyeusetés.

Bon avec beaucoup de bonne volonté et de gentillesse, on veut bien lui accorder le bénéfice du doute. N'empêche que je voudrais le voir rester zen avec un accident à côté de chez lui. mais n'ayez crainte, la sécurité, c'est top en Europe. Il y a des contrôles. Je ne sais pas, mais moi qui n'ait pas confiance en l'humain, son appât du gain et sa malveillance chronique, j'ai quand même encore un doute.

Mais Monsieur Allègre y va plus allègrement encore lorsqu’il évoque notre avenir énergétique. Pas de soucis dit-il, des chiffres montrent qu’on a encore pour cent ans de pétrole et puis il y a le gaz de schiste. Et là encore, personne pour répondre, ou à peine. Vous me direz que sur un plateau ou certains commentateurs se réclament de De Gaulle quand ce n’est pas de Bonaparte, ce n’est pas étonnant. Mais bon…

Et donc, d’accord avec vous monsieur Allègre. Creusons plus loin , plus profond, plus onéreux, sous l’Alaska et pourquoi pas sous l’Antarctique. Et rejetons, rejetons du bon CO2. Ah mais j’oubliais, pour vous le réchauffement anthropique, c’est de la foutaise.

On en a encore pour cent ans de toute façon. Saignons la, vidons la. Prenons la jusqu’à l’os cette bonne vieille planète qui nous abrite. Persévérons dans notre comportement prédateur désinvolte. Nous on sera peinards, c’est nos petits-enfants qui l’auront dans le baba. Ca, c’est de la pensée prospective, ou je ne m'y connais pas. Creusons, brûlons, enfumons. Et comme la demande augmente et que le prix de production risque d'augmenter aussi, les voitures et le chauffage seront bientôt réservés à certaines catégories nanties. Magnifique.

Et puis, il y a le gaz de schiste évidemment. Gaz dont le sud de la France regorge. Chouette ! Voilà enfin le moteur de l’indépendance énergétique de la France. La grandeur Gaullienne de l’hexagone est assurée.

Et tant pis pour les causses, les Cévennes, les gorges… Et c’est vrai que ces forêts de puits de forage, Monsieur Allègre, auront probablement un impact visuel beaucoup plus décoratif que ces vilaines éoliennes qui souillent les paysages français. Mais là également j’imagine, affabulations écologistes.

Mais une fois de plus, ne remettons surtout pas en question les fondements de nos politiques énergétiques, malheureux ! Naaannnn ! Faut foncer les gars ! On s’en tape du futur !

Et bien sûr d’ajouter qu’il est un écologiste, mais pas de ceux qui veulent nous renvoyer à l’âge des cavernes. Ah, sacré âge des cavernes. Et on s’éclairera à la bougie peut-être ?

Je ne sais pas si je trahis ou pas la pensée de ce grand pédagogue. C’est difficile de juger sur quelques phrases tapées maladroitement et sans plus d’explication au milieu de la conversation.

Soit. Mais alors, je dirais simplement que quand on n’a pas le temps de développer et que vos propos risquent de prêter à confusion si ce n’est à rire, on ferme sa gueule.

 

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14 avril 2011 4 14 /04 /avril /2011 13:54

 

Dans le cadre de l'Université d'été de Branlocouillométrie...

 

Très édifiante et fort vénérable encyclopédie

Picrocholine du micro savoir.

Très richement illustrée de gravures d'époque.

Par le très estimé

Professeur Nicodème Abélard Leruth de la Motte de la Tichauvent

(Nico le Tich pour les intimes mais il y en a peu)

 

Biographie très sommaire de l’auteur.

 

Biographie sommaire et pas assommante de l’auteur pour prendre un peu de hauteur.

Où il sera signifié que si la valeur n’attend pas le nombre d’années, l’imbécilité ne s’éteint pas avec la jeunesse et Jean-François attend le train. Celui-ci est en retard, comme d’habitude.

Né le 31 juin 1925 à Baden-Baden sur Mad, en Lorraine. Décédé mortellement en l’an de graisse 1999 à Bora-Bora sur Meuse, toujours en Lorraine et toujours en pleine forme en ce mois de mars 2011, même qu’on est en avril.

 

Professeur émérite des Facultés Universitaire Notre-Dame-de-Cache-ta-joie de Azay-le-Rideau. Chaire de géométrie variable relative quantique du tire-bouchon. Auteur de la très célèbre thèse « Pute et putain c’est des restes du latin »

Professeur ordinaire à la Faculté de Micrométrie hasardeuse de Boulogne-Billancourt.

Professeur extraordinaire à l’Institut Florent Pagny d’Audun-le-Tiche

Professeur émérite à l’Université Presque-Libre-s’il-n’y-avait-les-sous de paliseul II.

Détenteur de la chaire Duran-Duran à l’Université Yéwéné-Yéwéné de Baden-Baden et auteur de la Thèse « Boutros-Boutros Gali et le pili-pili à Bora-Bora ».

Docteur en branlocouillométrie expérimentale de l’Université de Villerupt-lez-Blanchon-sur-Lesse. Thèse : « Granulométrie en phase gazeuse des corn-flakes soumis à un rayonnement subatomique de spin de cheval positif ».

Docteur en Herméneutique expiatoire dialectique des solides aux Facultés Notre-Dame de la Vertu relative de Noyelles-en-Gers. Thèse : « Flexibilité ondulatoire de l’appendice caudal bovin dans l’optique d’un diachronisme syntaxique utérin en milieu à queues »

Grand Maître de l’Ordre du Chaud Cervelas à l’andalouse.

Professeur Honoris causa de l’Université Gnhon-al-rhatich de Tripoli.

Bibliographie très écourtée (il y a pire) :

« Quand on a des talonnettes, on crie plus fort : la dérive sécuritaire de la droite »

« L’influence de la pensée Nietzschéenne sur la production de croquettes pour chiens parfum banane ».

 

 

En guise de préambule je tiens à vous faire remarquer la richesse particulière des illustrations de cet exposé.

Ensuite je tiens à vous rassurer sur l'emploi du mot stellaire, c'est juste pour que les types qui tapent ce mot sur google arrivent ici, je trouve ça marrant.

  

Que nos lecteurs me permettent tout d’abord de remercier le professeur Le Rustre et tout le comité de lecture de la revue « le blog du rustre » de m’avoir invité à introduire cette université d’été. J’espère que cela ne lui fera pas trop mal.

Devant l’aéropage de sommités sommitales venues de loin et fraichement débarquées de l’aréoport, je voudrais d’abord dire que de la raie au porc, il n’y a qu’un pas pour un report l’air de rien.

Mais surtout, moi qui suis mort depuis près de 10 ans maintenant mais qui me porte comme un charme, je tiens frénétiquement à remercier le Recteur de mon Institut, qui m’a laissé sortir, sans camisole en plus, le professeur Legrain-Gallet sans qui je ne serais qu’un goémon divers échoué lamentablement sur la grève toujours en hiver de mon âme insipide, Franckie Vincent qui a un très beau zizi, Blèse de la Classe ainsi que ma maman qui me faisait de si bonnes tartines de Nutella quand j’étais petit et que surtout, elle réussissait vachement bien les madeleines. Enfin, je profite de la tribune qui m’est ici offerte pour remercier publiquement mes mécènes qui permettent la poursuite de mes recherches pourtant totalement inutiles : les lunettes Raph le Loup et les préservatifs mammouth. Et enfin, encore, je voudrais juste faire un petit coucou à mon pote Mouammar Kadhafi : Si tu nous lis Moumou, tiens le coup.

 

La branlocouillométrie messieurs, cette discipline si importante pour le futur de l’Humanité, pour la préservation de la biosphère et pour la perpétuation de la fatuité de la parlotte sans fin des comptoirs divers et commerces variés, fussent-ils virtuels ou vertueux, la branlocouillométrie avait besoin de cette Université d’été.

En effet, plus de cent ans après sa création, il était nécessaire de réaliser un état des lieux de nos connaissances en bêtise humaine et aussi de boire un pot avec les potes des autres instituts et ce, aux frais de la princesse. Z’inquiétez pas, on a prévu du lourd les gars. C’est pas demain que les scientifiques en colloque feront le beurre des végétariens, des anti-alcooliques et des vertueux tristes de tout bord. Y aura du fromage de tête, du foie gras, et du pinard de toutes les couleurs, y compris le jaune. Je vous prie néanmoins de rester à vos places jusqu’à ce que j’aie fini. Et je ne veux voir personne dans la piscine de ce charmant hôtel des pentes du Vésuve qui nous accueille pour le colloque avant la pause de midi. A propos du Vésuve, vous verriez la tronche d’un mérou quand on le fiche sur une grille de barbecue*… Restez assis j’ai dit !

Mais si vous le permettez, il me parait d’abord primordial d’en revenir aux bases et de redéfinir ce qu’est la branlocouillométrie. Je crois que c’est nécessaire au vu de la bande de farfelus qui roupille devant moi. Dans le fond, faites quand même gaffe de ne pas repartir avec les radiateurs collés au cul, ça fait toujours mauvais genre en sortant d’un colloque.

Qu’entend-on donc par branlocouillomérie ? Plus grand-chose si on en croit les légendes populaires courant sur l’onanisme… mais encore ?

Des racines grecques branlein : je me gausse d’importance de… , Couillos : la fadaise et Metron : tu arriveras en retard par les souterrains.

 

Littéralement, la branlocouillométrie est donc l’art de dire n’importe quoi en ayant l’air sérieux et en se foutant de la gueule du monde.

 

La branlocouillométrie est née des travaux et réflexions de l’immense Anatole Legrain-Gallet (1830-1973). Dès 1772, celui-ci remarque que plus on explique quelque chose à un con et moins il comprend.

Corollairement, ou presque, plus il y a de cons dans une salle et moins on doit faire d’efforts pour qu’ils ne comprennent rien.

A partir de ces constats, il est aisé de démontrer qu’on peut se fiche de la poire du monde en racontant n’importe quoi pourvu que ça jargonne à qui mieux mieux. Non seulement, les mecs y pigent peau de zob mais en plus dans 5 minutes, ils auront tout oublié. Et même si un spécialiste vient vous trucider, si vous le prenez avec suffisamment de culot, vous laisserez une impression indélébile dans l’esprit des gens.

Dans les années qui suivent, Anatole Legrain-Gallet jette les bases théoriques de la discipline.

In fine, la branlocouillométrie repose sur le fameux théorème « du tout, du rien mais surtout du n’importe quoi » qui peut s’énoncer ainsi :

« Au plus qu’il y a moins de discernement, au moins qu’il y plus de compréhension » ou

« Dans un débat, plus y a de contributeurs et plus les arguments sont techniques, moins il y a de types qui captent quelque chose au point que ça te fout un joyeux bordel digne d’un débat parlementaire. »

Dés 1932, Anatole Legrain-Gallet applique ses théories au web lors d’expériences restées célèbres dans les annales (ouille) et bien qu’à l’époque, le monde scientifique ne comprenne pas trop ce qu’était le web.

Ainsi, en 1928, il annonce sur son blog l’invasion de la terre par les troupes vénusiennes venues de Vienne, advienne que pourra. Il déclenche une panique sans précédent : exode massif, achats compulsifs de sucre, strip-teases publics, viols collectifs, destruction des effigies de Nicolas Sarkozy. En 1933, il annonce l’arrivée au pouvoir de Marine Le Pen, déclenchant une panique sans précédent : exode massif, achats compulsifs de sucre, strip-teases publics, viols collectifs, destruction des effigies de Nicolas Sarkozy. En 1935, il annonce le retour à l’Olympia de Chantal Goya, déclenchant une panique sans précédent : exode massif, achats compulsifs de sucre, strip-teases publics, viols collectifs, destruction des effigies de Nicolas Sarkozy.

J’en ai encore une vingtaine d’expériences comme ça, je vous en mets un peu plus ?

Peu importe, ce qu’il faut retenir ici, c’est le constat amer du scientifique : sur le net,

- le public étant immense et très varié et pas plus malin qu’un autre, c’est dire,

- la quantité d’information étant quasi infinie,

- le temps que les gens ont a consacrer au net et plus généralement à réfléchir étant limité,

on en tire donc que sur le net, on peut à peu près raconter n’importe quoi, de toute façon les gens, dans 5 minutes, seront passés à autre chose et n’en auront plus rien à foutre.

Et plus vous argumenterez avec force détails techniques et jargon obscur à force de se vouloir éclairé, plus les gens feront oui-oui comme des imbéciles ou non-non comme des couillons, ne captant rien, juste contents que le gars qui cause ait l’air de s’y connaître parce qu’il à l’air d’en toucher une.

De toute façon, peu seront ceux qui iront vérifier et puis de toute façon, dans 5 minutes, ils n’en auront plus rien à fiche, c’est vrai que je me répète mais c’est pour que vous reteniez quelque chose.

Les applications de la branlocouillométrie sont nombreuses à l’heure actuelle et à vrai dire infinies.

Dans le domaine du vin, un excellent exemple de branlocouillométrie, ce sont les primeurs bordelais et les commentaires qu’ils suscitent sur le net. Passionnés, immodérés, désespérés, ce sont pourtant invariablement les mêmes d’année en année. A croire, que d’une année sur l’autre, les gens oublient ce qu’ils ont dit et ce qu’on leur a dit. A croire que les explications des spécialistes sur le système des primeurs leur fait autant d’effet qu’un pou lancé à 100 à l’heure sur une bottine.

Et pourtant, chaque année, c’est le même cirque : le millésime magnifique ou plein de finesse, les dégustations sur raisin presque frais pour donner une note sur un vin qui, ne vous inquiétez pas, s’épanouira dans la force des âges canoniques où s’épanouissent ces crus d’exception, les prix de dingues de bouteilles qui valent leur pesant de doses de vaccins pour le tiers-monde, les amateurs courroucés et scandalisés par ces châteaux qui se foutent des amateurs, Français monsieur les amateurs, Français.

Amateurs qui pourtant jurent leurs grands Dieux que de toute façon, ils s’en foutent, qu’il y a moins cher et meilleur ailleurs, et enfin, viennent les spécialistes, éléments indispensables à une bonne branlocouillométrie digne de ce nom, qui expliquent doctement le marché, la loi de l’offre et de la demande, le principe de Spoels et la Loi de Fritsch (avec de la mayonnaise). Clac, c’est emballé. Gros buzz, migration de gnous, rififi à Paname. Et l’année d’après, je recommencerai, je veux qu’elles s’arrachent ma vertu et toutes ces sortes de choses.

Un magnifique exemple contemporain de branlocouillométrie, dans un domaine tout différent, ce qui démontre bien l’universalité de la discipline, réside bien sûr dans la politique Belge. Je ne veux pas empiéter sur l’exposé de mon collègue Ingrid qui vous détaillera ses détails anatomiques dès lundi avec sa belgitude si tellement nordiste qu’on dirait un coron transformé en baraque à frites sur un terril à Charleroi, mais quand même faut que je vous dise.

Depuis plus de trois cent jours, le même scénario se répète à l’envi : on nomme un type qui mène des entrevues discrètes et profitables avec d’autres mecs. Ils sortent en disant il faut se mettre autour de la table, qui est usée à force de les attendre parce que personne n'est jamais d'accord sur rien. Puis pfuitt, plus rien et on recommence avec les mêmes mecs mais dans un autre ordre. Avec entre-temps le traditionnel cortège folklorique des spécialistes en tout genre (vive Alain Chamfort !) : constitutionnalistes, experts fiscaux, sociologues, politologues, sociopathes, politopathes, Pathe Rick Sébastien… et va-y que ça jargonne ni vu ni connu je t’embrouille et ça te tient pendant 300 jours parce qu’à force, tout le monde, fatigué, exténué, lassé, s’en fout comme de la mort du Caudillo ou de Mao.

La branlocouillométrie dans toute sa splendeur ! Et pourtant, mesdames et messieurs, word me souligne le mot en rouge. Décidément, quel abruti basique celui-là.

Je ne poursuivrai pas plus avant cet exposé pour ne pas déflorer mes collègues, enfin, leurs exposés, cela va de soi. Et puis ça commence à fleurer bon la grillade et les bouchons qui sautent là dehors. Cependant, permettez moi encore d’attirer votre attention sur l’importance de la branlocouillométrie dans le monde actuel, au point que cela a inspiré ces paroles magnifiques au grand philosophe Roger Jouret-Onchaud : « la branlocouillométrie, c’est le monde tel qu’il tourne en rectangle »

Durant les semaines qui vont suivre, ce blog se fera l’écho de nos, de vos exposés. Et le temps de l’oubli passant, et en accord avec les principes fondamentaux de la branlocouillométrie, nous avons beau avoir annoncé la couleur dans pas moins de deux articles aujourd’hui, il reste à parier que quand paraitra un article au titre tapageur tel que « Le bio, cette arnaque, ce piège à cons » par le Professeur Kraspeck, ça fera un sacré ram-dam. Idem trois jours après quand un article défendant la thèse contraire, mais avec les mêmes arguments sera publié. Car voici la plus belle pièce de l’assemblage branlocouillométrique : les thèses invraisemblables et mirlitontesques avancées s’appuient autant sur des carabistouilles éléphantesques que sur des chiffres avérés, les unes parfois, valant bien les autres.

 

Je vous remercie, chers collègues, de votre inattention et j’espère ne pas avoir répondu aux questions que vous ne vous posiez pas. J’attire votre attention sur les macarons aux miel et à la noix de pécan durant la pause café et à l’hôtesse qui les sert. Sacré mil’ti dju. Rhôôôôô !

 

*vous vous doutez bien qu’il s’agit là d’une expérience vécue ! La recherche a du bon, surtout en biologie : faut tester le matos ! Et le matos, c’est souvent des bestioles comestibles.

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