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29 juin 2012 5 29 /06 /juin /2012 07:28

Biographie modeste de l’auteur par l’auteur, de toute sa hauteur, déclamée avec une verve magnifique.

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« Il aurait pu être un grand matador

Un voleur de poules, un jeteur de sorts

Prendre une guitare, être musicien

Mais sa vie à lui elle est dans ses poings »

Daniel Guichard, « Le Gitan »

Où Daniel dans un élan magnifique d’humanisme tord le cou aux clichés éculés et propose des pistes d’avenir pour le peuple dit « du voyage ». Il a juste oublié en plus de leur proposer la manche aux carrefours le mec !

Où il sera signifié que si la valeur n’attend pas le nombre d’années, l’imbécilité ne s’éteint pas avec la jeunesse et Jean-François attend le train. Celui-ci est en retard, comme d’habitude. Alors Jean-François attend, et attend encore, et il entend. Il entend siffler le train. Que c’est triste un train qui siffle dans la nuit.

Où l’auteur parlera de lui à la troisième personne parce que pour une fois, le contexte s’y prête et que ça ne fera presque pas prétentieux. En plus cela suscite chez lui un fort début d’érection. L’auteur parlera donc de lui, de la vie de Nico le Tich, alors même qu’il ne s’agit pas de lui mais de moi, l’auteur véritable, Marc Houbart. En résumé, si tout ce livre écrit par Nico le Tich est en fait mon œuvre, dans cet article en particulier je parle de Nico le Tich à la troisième personne en prétendant que lui l’écrit à la troisième personne alors qu’il devrait l’écrire à la première. Cette première personne étant moi, qui n’écris pas à la première personne puisque je décris la vie de Nico le Tich qui n’est pas moi mais une autre personne qui écrirait sur lui-même à la troisième personne. Suis-je clair ?

Né le 31 juin 1925 à Baden-Baden-sur-Mad, en Lorraine. Décédé mortellement en l’an de graisse 1999 à Bora-Bora-sur-Meuse, toujours en Lorraine et toujours en pleine forme en ce mois de mars 2012, même qu’on est en avril.

 

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L’auteur, âgé de 6 ans, billebaudant dans le bocage vallonné de sa Lorraine natale. C’est l’époque où il se prend pour un canard et barbotte dans les mares. Daguerréotype retouché par photoshop, de l’artiste transformiste serbe Ivan Démitch, 1996. Don du Musée vivant de la blanquette de veau de Montigny-le-Mûrier.

 

En vérité, l’auteur (moi quoi, enfin moi mais pas moi, Nico le Tich…) est né dans un hôpital comme la plupart des bébés occidentaux depuis des années. Franchement, je vous le demande un peu. Franchement… On nait dans un hôpital, on y meurt souvent. Comment s’étonner dès lors des chiffres alarmants de l’absentéisme au travail et du fait que la sécurité sociale se délite ? Se délite d’hôpital bien entendu.

Comme son illustre patronyme l’indique, l’auteur n’est pas issu de la fange commune à la plèbe crasseuse qui constitue en majorité le lectorat de cet ouvrage. Monsieur a ses lettres, ses titres, ses châteaux, ses origines.

Pas très lointaines les origines, puisqu’à la fin du 18ème siècle encore, ses ancêtres paternels, les Leruth, étaient d’infâmes rustauds de bourgeois nantis de Metz. Comme la plupart des embourgeoisés de l’époque, les Leruth s’adonnaient frénétiquement aux viles pratiques du commerce et de la spéculation, grattant le grisbi avec une avarice admirable de leurs doigts crochus et griffus. La famille fut de celles-là mêmes qui lors de la révolution, léchèrent des culs Jacobins, réclamèrent des têtes et du sang bleu, demandèrent des libertés, mais pas trop non plus pour que le menu peuple ne puisse pas en profiter. On veut bien être démocrates, mais faut pas déconner.

Alors que la noble race des Capétiens préside encore aux destinées glorieuses de la France, les meneurs de la famille sont deux frères, Théophile et Aristide Leruth. Le premier se lance dans un métier de véritable crapule, banquier. Le second, plus inspiré, s’engage dans l’armée royale où il se liera d’amitié avec un petit soldat Corse.

Viendra la révolution et son cortège de grotesqueries polissonnes. Puis l’Empire et son défilé de polissonneries grotesques. Toujours fidèle au nabot corsicain mégalomane, Aristide est intégré à ce ramassis de parvenus, cette vulgaire noblesse d’Empire, suite à de menus services rendus à l’Empereur insulaire. On colla au cul du Leruth, le titre risible de Comte de la Motte, ce qui donna dans le futur beaucoup d’idées farfelues aux femmes de la famille. Il est vrai que s’appeler Leruth de la Motte, ça ne prête pas au jansénisme militant.

Le fils d’Aristide, Bernard-Gontrand, chercha à épouser une fille de vieille noblesse française pour donner un peu de crédibilité à son blason. Bernard-Gontrand, traumatisé par une jeunesse passée sous le joug des quolibets infâmants de ses petits camarades, choisit une fille dont le noble nom ne prêtait pas à sourire afin de laver son patronyme souillé de déshonneur. La perle rare était Marie baronne de la Tichauvent. Ainsi, par l’enfilade patronymique de la Motte et de la Tichauvent, naquit la famille Leruth de la Motte de la Tichauvent.

Tout petit déjà, Nicodème-Abélard montrait une curiosité réjouissante à l’égard de toute chose : résistance à la traction des pattes de criquets, résistance à la flamme de la peau de grenouille, résistance sous la pression des yeux de rouge-gorge, et déjà, il montrait un intérêt certain pour ce qu’on trouvait sous les jupes et dans le corsage des filles.

Cependant, l’Hapax révélateur qui fit basculer l’existence de notre héros advint alors qu’il avait à peine 6 ans. Ce jour-là, où peut-être était-ce une nuit, près d’un lac endormi, Nicodème-Abélard perdit sa première dent de lait. Ses parents lui avaient raconté la fadaise de la petite souris. Curieux impénitent, l’enfant voulait absolument voir ce fameux petit rongeur usurier. Nicodème avait hérité de ses ancêtres la passion pour l’argent : il voulait être sûr qu’en échange de sa dent, il n’allait pas se faire rouler dans la farine. Nicodème veilla, veilla. Et veilla encore. Et alors même qu’il perdait la partie, ses paupières lourdes croulant sous le poids du sommeil, une cavalcade de pas menus venant de sa table de nuit le tira violemment des doux rêves dans lesquels il commençait à dériver. Ouvrant les yeux, il vit la scène : Un rongeur tenant dans une de ses pattes une quenotte d’enfant et dans l’autre un billet de 100 francs. Il vit, mais englué de sommeil, il interpréta mal la scène.

Son poing serré partit à toute vitesse. « Touche pas au grisbi, salope ». Et s’abattit sur le malheureux suricidé. L’animal gicla dans toutes les directions, étalant sur les murs, les draps et le visage de l’enfant de tous petits bouts de côtes broyées, de minuscules morceaux de crâne émietté, de fines gouttes de sang au délicieux goût métallique, de modestes particules de cervelle broyée qui constellèrent la chambre de petits tas grisâtres et gluants, gras et flasques.

D’une part, ce malheureux incident signa, vous vous en doutez (dans le cas contraire, laissez-moi vous dire que vous êtes quand même un peu con), la mort de la petite souris. Depuis ce sont les parents qui pallient à la disparition de l’animal. Ces radins prenant sur leurs propres deniers, en moyenne, ils donnent moins que l’animal au temps de sa splendeur. Salauds !

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« La p’tite souris se rebiffe » Gouachis Parmentier au vaporisateur d’Engelbert Humperdinck, 1417. Peinture où on voit très bien l’implication évidente de la Guilde des Pharmaciens Vinoalsacophiles (voir le caducée sur le bouclier fiscal de gauche) dans l’Affaire Dreyfus. Don du Musée de l’Ovokindersurprisophilie d’Audun-le-Tich.

 

D’autre part, l’expérience fascina l’enfant qui orienta sa vie, ses études puis sa carrière vers la recherche. Parce qu’un chercheur, ça peut faire de la vivisection tranquillement sans que des chochottes à l’effusion facile viennent t’emmerder avec des conneries de critères éthiques. Tu peux transformer des canaris en cabines de téléphérique ou en auto-scooter en leur fourant des électrodes dans le crâne avec les fils qui dépassent pour taper le courant et faire avancer la bestiole toute seule. Mais tu peux aussi, si le cœur t’en dit, mixer des hamsters, trépaner des chats, peler des chiens, ébouillanter des lapins, le tout avec des animaux vivants et conscients en plus.

Si c’est pour faire progresser la science bien sûr. Tout ça doit avoir un but, sinon ce n’est plus de la vivisection mais de la torture. Et la torture, c’est réservé aux défenseurs de la Civilisation Occidentale cachés sur un bout de l’île de Cuba. Cependant, Nicodème regretta toute sa vie que de stupides tabous liés à une pudibonderie mal placée lui interdisent de travailler sur des handicapés ou des orphelins.

La carrière du chercheur commença juste après le jour de la souris comme il l’appela dans sa biographie lorraine, « Un homme frais, beau gars, aimait la Lorraine bancale1 ». Dans la lignée de sa première découverte rhodonticide, il se mit en tête d’attraper Saint Nicolas et le Père Noël pour les étudier. Il n’y parvint jamais. Par contre son père garda une claudication prononcée depuis que Nicodème, alors qu’il avait 8 ans, avait placé un piège à loup au pied de la cheminée, lassé qu’il était de ses tentatives infructueuses avec des collets.

A 16 ans, n’ayant toujours pas chopé le Père Noël, il se décida enfin à se planquer dans une commode du salon pour observer de visu la venue de l’homme du nord. Quel ne fut pas son effroi dans sa position peu commode dans la commode de découvrir vers minuit, son père en habits de père Noël besognant sauvagement la bonne suisse, une certaine Sophie Tell, en criant « Tu n’as pas été sage mais tu l’auras quand même ton sucre d’orge, vilaine ».

Nicodème-Abélard, en une nuit, perdit ses illusions, son père, sa virginité. La bonne on s’en fout. On s’en fout toujours des bonnes.

Ses illusions parce qu’il comprit que malgré des protocoles stricts, la recherche pouvait nous tromper. Son père parce que Nicodème compta jusqu’à 47 en abattant à chaque fois le tisonnier. Sa virginité parce qu’après avoir buté la bonne aussi, il viola sans retenue les règles de non interaction entre un chercheur et son sujet d’expérience, la bonne, son père, le chat qui passait par là.

L’adolescent fut envoyé durant un an dans un centre de remise en forme pour jeunes en décrochage. Sa famille, discrète sur ce genre de mésentente familiale, fit accuser des meurtres le jardinier algérien d’obédience juive qui entretenait la propriété familiale. Nous étions, je vous le rappelle, en 1941 et on ne passait pas encore les Experts à la télé. Les tests ADN étaient plus que balbutiants. En plus, quand Madame la Comtesse prononça « juif » devant les messieurs en béret et cape noire qui supervisaient la maréchaussée, l’affaire fut entendue.

C’est à la bibliothèque du centre que Nicodème reçoit l’illumination sous la forme d’un opuscule sale et usé perdu au bout du rayon « philosophie des sciences et récits de partouzes ». Cet opuscule, c’était le célèbre « Théorie du tout et du rien mais surtout du pas grand-chose » par Anatole Legrain-Gallet, ouvrage à la base de toute l’école française de branlocouillométrie théorique et expérimentale. Nicodème-Abélard est conquis.

En sortant de son centre, il n’a plus qu’une obsession : rencontrer l’immense scientifique, qui affiche à peine 112 ans au compteur en 1942. Il le rejoint à l’Université de Villerupt-lez-Blanchon-sur-Lesse, où il réalisera sa thèse doctorale en branlocouillométrie sous la direction de son mentor qui lui bourra abondamment le crâne ainsi que d’autres parties de l’anatomie, mais la décence et la pudeur m’obligent à jeter un voile vaporeux sur cet aspect des choses.

Puis, il lui fallut songer à l’aisance matérielle, à s’encabaner avec une bobonne dans la camisole morne des jours de routine qui s’égrènent sur le collier de la vie dont les gosses ne sont pas les perles les plus fines.

Bien que Lorrain de naissance, l’auteur n’épousa pas une quiche mais une ardennaise de Bertrix en Belgique, Annick Blondiau. L’amour lui donna des ailes, comme à tous les pigeons amourachés, alors il partit pour le pays qui avait une lourdeur d’avance. L’amour le grisa bien qu’il vît la vie en rose. D’où le fameux adage, « la nuit toutes les Bertrix sont grises alors il faut les tirer ».

Ce fut l’amour de sa vie. Quand en 1982, elle le quitta pour convoler avec la bonne du curé du village qui voulait bien mais ne pouvait point, tzoin tzoin, il en eut le cœur éparpillé façon puzzle. Il écrivit alors son seul ouvrage non scientifique, une œuvre poétique rédigée sous pseudonyme. Il s’agit bien sûr du « Naufrage de la p’tite Annick » par Steven Iceberg.

 

P4300023 L’auteur, recevant la légion d’honneur des mains de Leonid Brejnev. On lit la fierté et l’émotion dans le regard de l’homme. Gravure sur peau de roupette de lapin par Robert Plant, plombier-pâtissier, 1986. Don du Musée de l’andouillette et de la polka de Bais-en-Ville.

   

Voilà. Edifiant non ? Et sa biographie pourrait encore prendre des pages, des livres, tant la vie fabuleuse de cet homme magnifique s’apparente à la geste ardente d’un héros héroïque du légendaire arthurien. Mais las, Georginette sa nouvelle compagne m’appelle parce que c’est l’heure du boulet sauce lapin. Et oui car je vous rappelle que même à la troisième personne c’est de moi qu’il parle.

Et pour finir, le Grand homme décéda en 1999. Enfin tranquille, il se mit à la rédaction de la pierre angulaire de son œuvre et de la branlocouillométrie moderne, la présente encyclopédie que vous avez entre les mains et que je vous serai reconnaissant de manier avec un peu plus de respect, connard. Et mort depuis 13 ans, il passe à table tant que les frites sont chaudes avec sa seconde épouse. Et maintenant tu te tires, voyeur, parce que j’ai faim !

1. Si vous ne la comprenez pas celle-là, tant pis pour vous. Embarquez vous de nuit pour Key Largo. Moi, j'en suis très fier.

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commentaires

C
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