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14 avril 2010 3 14 /04 /avril /2010 14:40

Amis jardiniers, amoureux du potager, adeptes du semis, lunaire ou pas, bonjour ou bonsoir, c’est selon.

Vous le savez tous, une des plaies majeures de nos plates-bandes, des pelouses où s’ébattent nos bambins pleins de vie et d’espoir en des jours meilleurs qui pourtant ne viendront peut-être pas, un des fléaux principaux de nos semis fraichement effectués dans la terre nourricière enfin rendue amoureuse par les ardents rayons de l’astre du jour, dans la douce poésie d’un matin printanier bruissant de la ferveur aviaire, du mélodieux hymne à la vie de nos délicats amis à plumes…

Une des causes principales du juste courroux du jardinier amateur meurtri dans sa chair… ce sont ces saloperies de chats, ces foutus immondices velus qui chient partout, empuantent nos légumes de leurs projections nauséabondes, retournent nos semis de leurs griffes et de leur panse paresseuse de pourris parasites de l’humanité. Sus mes preux, taillons dans la viande, brisons les os, fendons les crânes, éviscérons gaiement. La gent féline doit payer.

Hum… excusez mon emportement soudain. Cela ne sied pas à un texte qui se veut purement didactique. Reprenons le propos, si vous le voulez bien, sur le ton docte et serein qui convient.

Je vais vous expliquer aujourd’hui une solution miraculeuse, quasi divine, pour éloigner de nos jardins efficacement, à peu de frais, sans dommages collatéraux ni folie meurtrière de nos chers amis félins. Il s’agit de la TREMPE !

Cette méthode demande juste l’obtention d’un piège à fouine (voir photo) muni de poignées, d’un peu de kit et kat (ou de sheba pour les chats gourmets), de gants en cuir épais, d’un poste de radio-diffusion mobile et muni de piles (chargées), d’un peu de musique violente et tonitruante, de vêtements voyants, d’un sabre et, le plus important…

D’une bassine d’eau…

Plus grande que le piège….

Pardon ? Mais non voyons, je ne suis pas un « sadique ».

 

fouine-pliant

Reprenons.

Le déroulement des opérations est d’une simplicité confinant au flamingantisme, d’une sobriété approchant le carrément désertique, voire le dépouillé.

Après avoir repéré un lieu de passage préférentiel d’un de nos amis de la gent féline (un gros crapuleux marcou de préférence), déposez à cet endroit le piège, garni de kit et kat (ou même de whiskas, ne soyons pas sectaires que diable mes preux).

Tapissez vous, tel le fauve guettant sa proie, au coucher du soleil, qui darde de ses rayons pourpres le point d’eau perdu au milieu des hautes herbes ocres d’une savane africaine et néanmoins riche et joyeuse. Putain qu’c’est beau Germaine. Bref…

Le chat approche, renifle la nourriture offerte à ses désirs et, cédant à sa veulerie toute féline, pénètre dans le piège qui, brusquement autant qu’inexorablement, se referme sur sa misérable carcasse de fienteur pelé. Le sort se referme sur lui, il est fait comme un rat, ce qui pour un chat est déjà un beau châtiment. S’en est fait de sa rouerie, le fourbe.

C’est alors que vous surgissez de votre retraite, arborant un rictus dément, hurlant comme une bête. Tel Stéphanie de Monaco ou un ouragan, vous fondez sur votre proie.

Suspens, car c’est ici qu’une importante parenthèse doit être ouverte. Préalablement à votre machination, vous aurez pris soin de disposer à portée raisonnable votre appareil de diffusion musicale sur piles. Au moment même où le piège se referme sur l’ennemi, ayant pris soin de tourner le curseur de volume sur la position « à fond », vous lancez la musique. Pas n’importe laquelle. Quelque chose de raffiné. Du Sepultura ou « thunderstruck » du groupe AC/DC peuvent convenir. Personnellement j’ai un penchant dans ce genre de situation (mais dans ce genre là uniquement) pour la musique teutonne incitant au massacre aveugle mais salvateur. La Charge des Walkyries est une sorte de maître achat pour la circonstance.

Autre parenthèse, vous aurez également pris soin de revêtir pour l’occasion ce qu’il est convenu d’appeler votre habit de lumière. Un déguisement de superman, un uniforme de la SS peuvent convenir, une tenue de danseur de la troupe à Béjart aussi, mais moins. Là aussi, mon penchant personnel me pousse vers un uniforme de la cavalerie états-unienne de la guerre de sécession avec le grand chapeau, le sabre brillant et tout le toutim ou bien celui d’un cuirassier napoléonien, ça a beaucoup d’effet, mais pour la planque dans la savane, le casque, c’est un peu chaud.

Revenons à nos moutons, enfin à nos chats (vous soulignerez la finesse de mon humour) et résumons-nous mes braves. La veule créature prise au piège, vous balancez la sauce à fond, vous surgissez dans votre habit de lumière en roulant des yeux et

Soit en poussant des hurlements rauques et gutturaux

Soit en éructant un truc bien senti du genre « ça va être ta fête enculé », « Montjoie, Saint Denis » ou encore « Morts aux Flamands »

Soit en faisant les deux

Vous fondez sur l’animal telle la justice divine sur le peuple égyptien.

Tout en continuant à gueuler comme un forcené, les yeux injectés de folie et de sang, vous attrapez le piège et vous le trempez dans la bassine d’eau. Attention ! des trempages courts et répétés doivent être préférés à une seule plongée de dix minutes. Il ne s’agit pas d’être taxé de barbarie par les chochotes de Gaïa ou l’engeance végétalienne de PETA mais juste de donner une leçon méritée et définitive à l’ennemi, leçon assénée avec pédagogie, calme et dignité. M’enfin, c’est vous qui voyez après tout. Si par malheur, dans la générosité de votre élan civilisateur et purificateur, il arrivait un accident, le chat, après séchage, s’accommode bien, paraît-il, d’une sauce chasseur. Un vin puissant mais fin (un cru de Gevrey par exemple) accompagnera parfaitement ce met longuement mijoté. Invitez vos voisins ou les propriétaires de l’animal (le papa et la maman de la bête) au festin, ils n’en feront que plus facilement leur deuil.

Cependant, si tout se passe bien, après cinq à dix minutes de bains répétés, coupez la musique. Si possible, arrêtez de hurler comme un dingue et déposez le piège à la sortie de votre propriété. Libérez le matou. Il fuira sans demander son reste, le couard. S’il se rebellait ou même s’il ne fuyait pas assez vite, prenez soin d’avoir à disposition une bonne pelle. Un grand coup sur la gueule de ce prétentieux récalcitrant et le tour est joué. La sauce chasseur l’attend !

Normalement, après la capture de quelques chats, vous pourrez ranger votre piège. La simple diffusion, dans les 100-120 dB de votre « musique rituelle » (Wagner dans mon cas) de façon aléatoire, de nuit ou au petit matin suffira à faire fuir les félins. Pour renforcer encore plus le réflexe d’évitement des chats, vous ferez régulièrement le tour de votre jardin dans votre tenue de combat, le sabre au clair, en criant à tue-tête votre « cri de guerre ». Vous pouvez reprendre en même temps a capella votre musique fétiche.

Cette méthode, terriblement efficace, comporte cependant quelques inconvénients que je me dois d’aborder. Tout d’abord, un grand jardin entouré de haies hautes est préférable pour exercer ce processus à un jardinet clôturé et visible de la rue. Allez savoir pourquoi. La diffusion régulière, à fond les manettes de la charge des Walkyries à pas d’heure dans votre jardin, le fait de vous y voir déambuler en uniforme de cavalerie nordiste, brandissant un sabre et chantant à tue-tête

« ta ta ta taaaa taaa ta   ta ta ta taaa taaa ta» (1) « Montjoie, Saint Denis » risque bien d’incommoder légèrement votre voisinage bourgeois, bien-pensant et un peu serré du cul, il faut le dire.

Rassurez-vous, je vous donnerai bientôt des recettes tout aussi simples et efficaces pour vous débarrasser de deux autres plaies de notre temps : les psy et les voisins !

 

FIN

 

GENERIQUE (les Walkyries évidemment)

AVERTISSEMENT : Lors de la réalisation de ce petit sketche aucun animal ni aucune conserve pour chats n’ont été maltraitées. Toutes les scènes d’action ont été réalisées en images de synthèse. Toute ressemblance avec des personnages existant ou ayant existé ne serait que fort cuite. C’est de l’humour. J’aime les chats. Seigneur soyez bon. La consommation d’alcool est dangereuse pour la santé. Boire nuit. Picolez donc de jour… Ca va j’ai rien oublié ? Ah si ! Ceci est une fiction, nous déconseillons formellement aux petits et grands enfants de tenter la même expérience chez eux.

L'auteur tient à remercier pour leur influence le docteur G, P. Desproges et Bouli Lanners (pour la tenue de danse)...

Et pour ceux qui voudraient quelque chose de pire encore, retrouvez la suite des aventures de l'ignoble chasseur de chats ici :

http://lerustre.over-blog.com/article-une-methode-inedite-pour-chasser-les-chats-des-potagers-raminagrobis-contre-attaque-66866647.html

 

(1) : Le visionnement de ce moment d'anthologie me fait penser que l'utilisation d'un clairon pourrait améliorer la méthode... l'hélico par contre...

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2 avril 2010 5 02 /04 /avril /2010 10:29

 

 

C’est le moment des primeurs bordelais. Alors ça s’excite dans les chaumières. Enfin dans les chaumières... Derrière les grilles, dans la tête des gourous, chez les wine-bloggers et dans les forums viniques certainement. Les marronniers fleurissent entre les « prix scandaleux », les grands crus classés, les supputations de tout poil sur la qualité de 2009, le rappel que, pendant ce temps là, les petits producteurs crèvent, dorment dans des caravanes, voire arrachent leurs ceps.

 

Moi, pendant ce temps là (enfin la semaine dernière pour être plus précis), je lorgnais ma terrasse baignée de soleil. Je regardais le thermomètre tout en ne comprenant pas ce que je lisais.

Quoi 20°c ? J’avais oublié qu’une température, ça pouvait dépasser le zéro.

Et puis il y avait cette petite côte de Blaye de 2000 qui me narguait depuis longtemps dans la cave.

Et puis aussi il y avait une grosse envie de carpaccio…

Alors j’ai préparé le carpaccio, j’ai débouché la bouteille. J’ai goûté. Mes yeux me sont sortis de la tête. Je les ai ramassé et j'ai un peu lavé celui qui était tombé dans la poussière. Y a d'la truffe dans ce vin ! J’ai pris de l’huile d’olive aromatisée à la truffe pour en humecter assez généreusement le bœuf cru.

Et j’ai même pas pris de photos, parce que le soleil était bon sur ma peau et que ça me foutait une de ces flemmes. Un de ces moments où le vin, la nourriture et le soleil se donnent la main, se serrent les coudes pour te prendre et te bercer mollement.

 

Premières côtes de Blaye

Château de la Martellerie  Cuvée fût de Chêne 2000

GAEC Lardière : le site

Acheté sur le salon de Seclin (Lille) pour 7,8 euros.        

 

C’est beau ! Robe très profonde, opaque, d'un rouge cerise à nuances un peu orangées.

 

Ca embaume à Venise ! A l'ouverture, expressif sur la truffe et des fruits noirs mûrs. Cette truffe est évidente, envoûtante. Il y a aussi des épices, de la myrte. C'est plus que classe, c'est grand.             

 

Ca te tourbillonne les papilles ! Là aussi, superbe truffe à l'ouverture, qui diminue dans les heures qui suivent au profit d'un fruité mûr. La matière est légère, fluide mais ca n'empêche pas le  vin d'être savoureux. Tout y est fondu et harmonieux : rondeur et fraicheur, les tanins, hyper fins, perceptibles sans être là (mais bon, un peu plus de gras ne leur ferait pas de mal). La finale reprend la truffe pendant 15 secondes.

 

Et ça continue encore et encore ! En 24 heures, les arômes de truffes diminuent et tournent au simple, mais savoureux champignon. Le fruit se précise avec du cassis et de la cerise. Après 48 heures, le nez s'atténue, devient modéré, plus simple avec des notes de sous-bois. Cela reste élégant. La finale devient un peu simple et courte.      

 

Ca me botte sur au moins sept lieues ! Dans l'absolu, un très bon vin. Eu égard à son prix, un vin grandiose, soyeux et gourmand…

 

Et avec ça ? De fines tranches de bœuf de chez mon boucher, goûteuses et fondantes, un vinaigre balsamique di Modena en spray pour bien mouiller la viande, de gros copeaux (j’insiste sur le gros) d’un bon  parmesan ayant sué et cristallisé, des champipi, des blancs et de ces bruns qu’on trouve au rayon frais du colruyt, quelques cristaux de fleur de sel made in small brittania, et bien sûr de l’huile d’olive (italienne) où nagent quelques copeaux de truffe. Avec ça un bon morceau de pain moelleux et quelques feuilles de mâche. Quelques minutes de préparation, une petite heure de frigo. Et puis… fiouuuu, l'envol ! Et t'as encore des barakis qui achètent des plats préparés parce que ça va vite !

 

Et voilà ! Que de plaisir, avec le vin d'un propriétaire inconnu sur les grands sentiers du connu, découvert sur un salon. Alors oui, le 2003 après avoir été très démonstratif retombe un peu. 2004 était assez rêche, je trouve. 2001 était excellent. Pas du grand vin chaque année, mais l’illustration de deux principounets de base que j’essaie de défendre sur ce blogounet :

1.  C’est en goûtant qu’on devient goutte-rond. Allez vers les propriétés inconnues, surtout dans les bons millésimes. Prenez la peine d’essayer. Et suivez vos envies. Bien sûr, il y aura des déceptions mais aussi, parfois, de surprises qui les rachètent au centuple.

2.  Bordeaux ne se résume pas à de grandes propriétés hyper-médiatisées. Les perles il y en a tout au long du collier qu’est le vignoble de France.

 

Excellente fête de Pâques mes gens. Traquez l'oeuf, l'agneau et les cloches. Je me retire pour une semaine en mes terres lointaines.

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1 avril 2010 4 01 /04 /avril /2010 14:35

J'ai créé une page d'explications pour l'utilisation des photos du blog.

 

 

Allez voir ici : Le petit rustre illustré : les photos, utilisation

 

 

Qu'est-ce qu'on dit ? Merci, professeur le Rustre !

 

 

En prime : Leçon magistrale d'un illustre collègue (sur un sujet qui n'a rien à voir, mais je n'ai jamais dis que j'étais logique) : Decodor

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31 mars 2010 3 31 /03 /mars /2010 16:06

 

Mise à jour : 29 avril 2010

 

Voilà un titre juste pour la rime parce que les insectes dont nous allons causer n’ont rien de féroce, bien au contraire.

Avec le retour du printemps et la montée des températures, les insectes, et notamment les butineurs de toute sorte, refont surface… et vont être confrontés comme chaque année à une des causes de leur raréfaction : le manque de nourriture printanière.

Les abeilles domestiques mais aussi les bourdons, les abeilles sauvages, les papillons, les syrphes remettent le bout du nez dehors, après un hiver qui a été long et rude. Le problème de la nourriture est crucial pour eux en ce moment. En effet, peu de fleurs sont présentes dans l’environnement.

Lorsque l’hiver est doux, c’est encore pire. Le métabolisme plus élevé des insectes en hibernation ou hivernation, voire des réveils précoces, épuisent leurs réserves énergétiques et les fait sortir alors que la flore n’est pas encore développée. Il s’agit d’une des causes de déclin de papillons autrefois communs comme le paon du jour, la petite tortue, la Belle-Dame… mais aussi un des éléments qui intervient dans le complexe syndrome de mort des colonies d’abeilles domestiques.

Il est donc primordial d’encourager la plantation de plantes à floraison très précoce dans les jardins, une floraison qui s’étale pratiquement de janvier à la fin du mois de mars.  Alors évidemment, on songe aux crocus, à l’hélianthe, aux Héllébores (sauvages ou cultivées), à la perce-neige, aux jonquilles, au muscari. J’y ajouterai le jasmin d’hiver.

 

P3220055

 Une jonquille, toute simple, sauvage...

 

Personnellement, j’ai opté pour quelques espèces sauvages qui présentent l’avantage d’être décoratives, riches en nectar et pollen, et pour certaines… utiles pour ma cave. L’autre avantage, c’est que question résistance et facilité d’entretien, on fait difficilement mieux.

Héllébore fétide Kastelberg

Héllébore (ou Ellébore, les deux existent) fétide sur le Kastelberg en Alsace, pourtant des terrains schisteux, pas calcaires.

 

La plus précoce est l’Héllébore. Héllébore fétide, sauvage, aux clochettes vertes, qui résiste à tout mais aime les sols neutres à franchement calcaires. Elle pousse même dans les sols peu profonds et pauvres, sur des rochers parfois, c’est dire.

On pourra lui substituer sa cousine plus civilisée, la Rose de Noël (souvent Hellebora niger) aux fleurs variant du blanc au pourpre-noir en passant par tous les tons de rose.

Ces increvables, qui se reproduisent, s’étendent, se multiplient à foison préfèrent la mi-ombre. L’idéal est de les planter au pied d’arbres, de haies, de buissons feuillus. Au printemps, les branches dénudées leur offriront la lumière nécessaire mais en été le feuillage protégera ces plantes d’origine forestière des brûlures du soleil.

 

Tussilage 1

 Touffe de tussilage, les feuilles pousseront après.

 

Le tussilage est une petite Astéracée dont les touffes jaunes apparaissent dès février, jusqu’avril ou mai. Vrai "resto pour six pattes" comme la plupart des Astéracées (la famille des marguerites, du bleuet, des pâquerettes…), c’est une conquérante des sols humides, argileux et nus. Je ne peux pas vous conseiller un mode de culture, vu que chez moi, elle apparait spontanément sur les déblais, sur ma terrasse inachevée.

 

Tussilage 2

 Gros plan sur une touffe de tussilage, plante réputée pour soulager les maux de gorge

 

Le tussilage fait partie de ces plantes qu’on ne désire pas mais qui viennent quand même : trèfle, pâquerette, lamier pourpre, lierre terrestre… Nous reparlerons en avril de ces « adventices » que certains n’ont de cesse de combattre dès qu’elles montrent le bout de leur nez alors qu’elles ne font de mal à personne et font plutôt du bien aux pollinisateurs qui augmenteront votre « rendement » en fruits, aux auxiliaires qui contribueront à dézinguer les pucerons, alleurodes et autres amateurs de légumes. En effet, le tussilage et les autres mal aimés cités poussent sans problème dans votre potager dénudé, le long des plates-bandes, dans les interstices des surfaces « étanches » (bordures ou pavés, klinkers…). Ces plantes fleurissent dès que les conditions le permettent, parfois dès février. Leur floraison peut être décorative et certaines ont même un intérêt culinaire.

Sans entrer dans les détails (mais ils viendront un jour si si), les tiges de tussilages peuvent se préparer à la manière des asperges. La fleur du tussilage, de la pâquerette dans du vin blanc sucré (macération d’une semaine environ), c’est un excellent apéro. Le lierre terrestre, est une épice très particulière qui fait penser à un thym très musqué…

 

Et dans les haies et les bosquets de votre jardin…

Cornus mas 2

 

Il s’agit tout d’abord du cornouiller mâle (Cornus mas), un arbre qui supporte bien la taille et peu entrer dans la composition de haies. Il est spontané sur terrains calcaires mais moyennant un chaulage tous les deux-trois ans, il se plait bien dans mon sol limono-argileux. Sa floraison jaune dès le début du mois de mars quand le temps est clément (pas cette année par exemple) est superbe alors que tout suinte encore des bruns boueux et des gris tristes de l’hiver. Les fleurs sont odorantes et donneront dans le courant de l’été naissance à des drupes, vertes puis rouge brillant puis rouge foncé et molles : les cornouilles.

 

Cornus mas 3

 

Ces fruits de la taille d’une olive peuvent se manger crus quand ils tombent de l’arbrisseau. Ils peuvent entrer dans la confection  de gelées et de confitures. Mais surtout, les cornouilles peuvent servir de base à un délicieux et original vin doux, par décoction de fruits. On en reparlera à la fin de l’été.

 

Chatton saule 1

 Bientôt, ils se couvriront d'étamines dorées et éclaireront la campagne

 

Le saule marsault lui, n’a rien à voir ni avec le mime ni avec l’actrice. Il ne sert pas à grand-chose de notre point de vue humain et n’est même pas très beau en fait, sauf quand en mars il fleurit et que ses chattons dorés exhalent un parfum miellé délicieux et que l’arbre buissonnant ponctue la campagne de touffes dorées gaies. Ce saule s’accommode de terrains plus secs que ses pairs mais il aime quand même l’humidité et les sols riches et argileux. Ses inflorescences mâles riches en pollen et en nectar restent une des sources essentielles de nourriture pour les pollinisateurs.

  

Le prunellier fleurit un peu plus tard, vers la fin du mois de mars et le mois d’avril. C’est aussi un amateur de sols neutres à calcaires. Son nom vernaculaire (mais non je ne suis pas grossier) d’épine noire illustre bien la tronche de l’arbre : un bois sombre, noir carrément, couvert d’épines acérées.

Alors quand il fleurit de blanc pur à la fin de mars et durant avril, le contraste avec les branches de jais est saisissant. En plus, les fleurs sentent bon l’amande fraiche. Et pour peu qu’une gelée traitresse ne les cuise, elles évolueront en ces jolies petites drupes pruinées autant qu’astringentes : les prunelles. Dès les premières gelées, où grâce à votre congélateur si le temps est trop doux, elles pourront entrer dans la confection de boissons propres à affronter la tête haute la bise et le gel des mauvais mois : liqueur ou vin doux. Là aussi, rendez-vous cet automne sur ce blog !

P4220161 

Ces arbustes étaient très courants tant que les haies abondaient, que les fourrés, les lieux sauvages, les friches et autres lieux perdus n’étaient pas traqués et rasés au nom du productivisme et de la propreté bien ordonnée.

P4220160

Dans nos campagnes les trixhes (friches en wallon) et les commognes ou communes étaient des lieux appartenant au patrimoine commun, à la collectivité ou chacun pouvait faire paître ses ovins, caprins voire bovins (souvent parmi un troupeau communal mené par un herdier), des aisances communales diasait-on. Les abords des anciennes grandes voies étaient également des lieux collectifs de pâture, affublés d’un mot franc, Werixhas, ces endroits sont devenus dans notre toponymie des Wérichet, Wérihet, Wèrihat… Maintenant, prenez une carte précise de votre région, parcourez les rues de vos villages et vous verrez la quantité impressionnantes de ces friches anciennes.

P4220159

Remarquez sur cette photo la couleur de la branche qui donne son nom d'épine noire à l'espèce...

 

Sans compter que le prunellier entrait également dans la confection de haies défensives…

Une fois de plus, nos jardins pourraient servir de derniers remparts…

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30 mars 2010 2 30 /03 /mars /2010 12:44
Il parait qu'en Allemagne, les citoyens peuvent "adopter" un nid de poule pour 50 euros. On répare le nid avec l'argent et le généreux citoyen voit son nom inscrit sur la réparation.

On veut lancer la même opération en Belgique, mais on prévoit déjà l'échec. Avec 10 millions d'habitants seulement, ce n'est qu'une partie infime des nids de poules qui seraient bouchés.

A propos de trous bouchés... petit rappel...



Sans transition...

Militons pour les droits de la femme et prenons exemple. Les attentats de Moscou la semaine dernière montrent qu'en certains domaines, comme celui des attentats kamikazes, la parité homme/femme est enfin respectée... Ouf !


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23 mars 2010 2 23 /03 /mars /2010 16:50

 

Mise à jour : 20 juillet 2010

 

L’Angélique officinale (Angelica Archangelica ou A. officinalis selon les sources) et dans une moindre mesure sa cousine l’Angélique sylvestre (Angelica sylvestris) sont des plantes qu’un "ami de la nature" qui aime les bonnes choses doit avoir chez lui.

 

Description  

L’Angélique est une Apiacée (famille de plantes qui avait l’heur de s’appeler ombellifères par le passé) de grande taille, puisque elle peut atteindre deux mètres de haut et 1 m de circonférence. Bisannuelle (mais certains textes la décrivent comme vivace), elle vit en fait souvent trois ans. Les graines sont mûres de juillet à septembre (plutôt juillet ces dernières années). Elles se mettent à pousser avant la fin de la belle saison. Les plantules disparaissent ensuite pour reparaître au printemps suivant et former une grosse touffe de feuilles longuement pétiolées d’un vert éclatant finement divisées et terminé par un segment trilobé. L’année suivante, la touffe se reforme puis développe une grosse tige ronde et creuse terminée par une grande inflorescence, l’ombelle, de parfois plus de 40 cm de diamètre. Les fleurs qui sont regroupées en ombellules formant elles-mêmes l’ombelle sont jaune-verdâtre. Elles sentent fortement le miel et suintent littéralement le nectar au début de l’été vers juin-juillet.

Toutes les parties de la plante sont fortement aromatiques.

 

Culture

On la trouve à l’état sauvage dans le nord de l’Europe jusqu’en Belgique. Elle aurait été assez commune dans la vallée de la Sambre.

Sa cousine l’Angélique sylvestre pousse dans les bois humides, les mégaphorbiaies en France et en Belgique. Ses fleurs sont blanches. Elle est également très mellifère. Si votre jardin est ombragé et pas trop sec vous avez peut-être intérêt à la cultiver. Je ne l’ai jamais utilisée en liquoristerie ni en cuisine, je ne peux donc m’avancer sur son goût.

 

Syrphe sur angélique des bois

Syrphe sur Angélique des bois


L’Angélique officinale s’accommodera d’une terre fraiche, profonde, riche en humus, à mi-ombre de préférence. Chez moi, elle réussit bien en terre limoneuse, riche, à un emplacement ensoleillé. Je la cultive en bordure de mon parterre de simples et d’aromatiques.


Vu sa grande taille, c’est une plante de massifs, de fonds de compositions, de carrés, de paysage, une plante de délimitation aussi. Personnellement, je la cultive en association avec d’autres Apiacées comme le fenouil et sa variété « bronze »,avec l’Absinthe ou l’Aurone. Le mélange de feuillages est assez joli et sa crée de la verticalité. Elle est bisannuelle. On la sème en été, éventuellement en pépinière, mais en place la culture démarre très bien. Pour peu qu’elle se plaise, l’Angélique se ressèmera comme une grande et pourra même devenir envahissante.

Semée en été, elle poussera seulement à l’automne ou au printemps suivant, formant une grosse touffe de tiges. Ce sont ces tiges jeunes, relativement tendres, qu’on peut cueillir pour la consommation. A la deuxième belle saison, la plante fleurira et formera des graines. Fleurs et graines s’utilisent également.


angélique mars 2010Touffe d'Angélique mars 2010


Les inflorescences verdâtres de l’Angélique sont extrêmement mellifères et attirent toutes sortes de butineurs, dont des abeilles sauvages, des coléoptères et de nombreuses espèces de syrphes. Ces diptères sont non seulement de bons pollinisateurs mais leurs larves sont carnassières et mangent notamment de grandes quantités de pucerons.

 

angélique ombelle gros plan

Gros plan sur l'ombelle. On distingue à l'aspect mielleux des fleurs, le nectar qui suinte, aubaine pour les insectes mais aussi...pour l'amateur de liqueurs.

 

angélique inflo juin 2010

Développement complet de la plante (les pinces à linge : une exclusivité artistique du rustre...)

 

Sa sève et ses feuilles offrent banquet à la punaise rayée et à la chenille du superbe Machaon. Pour qui s’intéresse aux insectes, c’est un véritable centre d’observation à peu de frais. L’hiver venu, il peut être utile de laisser les tiges séchées en place puisque les chrysalides de Machaon peuvent passer l’hiver accrochées au pied de la tige.

Inflo angélique avec abeille Ombelle d'Angélique avec abeille solitaire (une Osmie ?)



Utilisations culinaires
  

Les tiges de l’Angélique peuvent se confire dans du sucre ou du miel et devenir une friandise très originale. Le goût, à la fois fruité, végétal et « chimique » est inimitable. En dessert avec une salade de fruit, de la glace vanille, des pâtes de fruits, des tiges ou des racines confites d’autres plantes (je pense notamment au cerfeuil « perpétuel » au goût anisé et à la racine de guimauve), c’est délicieux. Elle transforme également les confitures traditionnelles en leur donnant un goût miellé et sauvage.

Les tiges, les graines, les feuilles, les fleurs et même les racines peuvent être mises à macérer avec du sucre, de l’alcool, du vin et de l’eau pour donner une liqueur au vert inimitable. Cependant, toutes les parties de la plante n’ont pas le même goût. Les fleurs et les racines donnent la meilleure liqueur. On peut également faire la liqueur à partir des tiges confites, cela apporte un petit goût caramélisé que je trouve personnellement un peu écoeurant.

 

liqueur d'angélique 1Liqueur d'Angélique faite "maison"


Dans sa patrie d’origine, le nord de l’Europe, on la mangerait encore (feuille et tige), crue sur du pain ou cuite à l’eau.

  

 

Une recette : Liqueur d'angélique 2010 by the rustre

  

La base : alcool neutre à 98 %, eau minérale ou vin blanc, sucre, angélique.

 

Diluez l'alcool de façon à obtenir un liquide à 22-25 %. Avec l'eau c'est facile, on dilue par 4, en gros. Avec le vin blanc, qu'on choisira sec et acide, c'est plus compliqué parce que le vin titre entre 10 et 12 % vol. Je consacrerai un post à ces dilutions. On ajoute l'angélique et on laisse macérer un mois.

 

Ensuite, on retire l'angélique et on filtre ou on soutire, on se débrouille pour obtenir un liquide clair. personnellement je soutire  et je filtre le fond, chargé en particules végétales avec un filtre à café qui a laissé passer au préalable un bon demi-litre d'eau additionné d'acide citrique, puis un litre d'eau claire (qui sera réutilisée au jardin !) afin de prévenir les goûts de papier.

 

Enfin, on sucre la liqueur à sa guise : à 10 gr par litre, ça tient plus de l'amer que de la liqueur. A 100 gr/litre, c'est une crème. Moi, 50g/litre ça me va bien.

 

 

 Quelles parties de l'angélique utiliser ? 

 

La base : tiges et feuilles

 

Plus raffiné, la racine.

 

Pour 2010, j'ai choisi la fleur pleine de nectar comme sur la photo plus haut. Ca sent le miel et les épices. Et des graines encore vertes, pleines de sève, comme ci-dessous. 2 belles ombelles de fleur et une seule de graine pour un litre de liqueur.

 

angélique jeunes graines

 

Attention de ne pas ajouter d'insectes à votre liqueur : ça donne un goût.

 

Sachez que vous pouvez remplacer une partie du sucre par du miel mais comme l'utilisation de vin au lieu de l'eau, cela modifiera les arômes de votre liqueur.

 

Enfin, on laisse reposer en bouteilles pendant un mois puis on déguste.

 

 

Médecine, légendes, histoires…

 

Les vertus médicinales de l’Angélique seraient innombrables, mais personnellement, je n’y connais pas grand chose et je ne m’avancerais pas sur ce terrain. Elle serait notamment apéritive, digestive et stimulante. Ce qui est sûr c’est qu’elle a été utilisée dès le Moyen Age dans la pharmacopée traditionnelle et qu’il n’y avait pas de jardin de curé sans Angélique.



Note importante : cette fiche se veut évolutive. Elle sera régulièrement remise à jour (photos de croissance, recettes, observations...)

 

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18 mars 2010 4 18 /03 /mars /2010 13:12


Café du commerce... Chez Poujade bien entendu !

Les belges connaissent sans doute, les autres je ne sais pas.

Parmi d'autres Grands Hommes qui m'ont définitivement détraqué le sens de la bienséance, du bon goût et du con sensuel tellement qu'il est beau...

Les Snuls... Même 20 ans après (hé oui, 20 ans) je me pisse dessus...

A propos de
foulards...

20 ans, oui. Ce bon petit sketche date de novembre 1989. Alors qu'en 2010 on parle beaucoup d'identité, de foulards, de démocratie... J'avais dis quoi déjà ? 2010, ringard ?
J'adore le passage chez le binchou avec son chien et... sa femme.

Bien sûr
Zidi, qui renvoie Snoops et consors chez leur baby siteurre...

Pour nous les bolcheviks, c'est ça la zone, la couche d'ozone !


Et là, c'est du
lourd...

Un nom qui fééé tilt !

Mais les Snuls sont très
connus hein !

Parfois.... Belgium is beautifoule !


Spéciale dédicace aux membres du Gunthard club bien entendu...

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17 mars 2010 3 17 /03 /mars /2010 13:34

Bonjour,

Comme promis je prends la plume, enfin le clavier, ou la souris, pour préciser deux points de mon post de la semaine passée, intitulé avec beaucoup d'esprit et de finesse (si, si, inutile de rigoler sous cape) "Rouges de fruit, the sequel".

Mais avant, je voudrais attirer votre attention sur mes facultés de divination hors du commun, mes facultés de réflexion exceptionnelles et ma science climatologique admirable qui renvoient pêle-mêle Albert Einstein et Alain Gillot-Pétré au bac à sable, s'amuser au docteur non conventionné avec Marie Curie et Caroline Dossogne1, pêle-mêle aussi (normal quand on joue au docteur).

Je le répète depuis des semaines : le printemps arrive. Et ça y est, manifestement, il est là. Je sentais bien que ce serait pour la troisième semaine de mars, mais je ne voulais pas trop impressionner le lecteur, comme ça, d'un coup. Je n'aime pas donner le vertige aux gens.

Bon, revenons à nos moutons. La VVB, qu'est-ce donc ? Là aussi, c'est une manifestation lumineuse de la supériorité écrasante de mon intellect. C'est enfin une mesure scientifique, efficace, reproductible, imparable de la qualité réelle d'un vin. Exit gourous, prescripteurs, chantres de Hervé Effe et autres scribes vineux. Trompettes 2 !

Il s'agit de la VITESSE DE VIDANGE de la BOUTEILLE.

Exprimant le temps de descente (en heure) en fonction du nombre de convives qui se jettent dessus, elle peut se traduire par une fraction. 1/2 : une heure à deux ; 2/3 : deux heures à trois etc...

Bon, je déconne encore évidemment. Chassez le clown, il revient en trébuchant. Patatras !

Il n'empêche qu'à y regarder de plus près, c'est moins idiot et plus porteur de sens qu'il n'y paraît (enfin c'est moi qui le dit).

Quand je déguste, je m'attache à noter plein de détails : les arômes, l'équilibre, la matière... Quand je relis mes notes, je suis parfois surpris. Ces vins notés, je les déguste tranquillement chez moi dans le cadre familial. Comme mon épouse ne m'accompagne que très peu, autant dire que je siffle la bouteille "seul". Je commence le week-end et je termine gentiment, lentement, au cours de la semaine.

Il y a des vins, qui au bout d'un verre démontrent des qualités subjugantes, remarquables. Ils m'amènent à noircir des lignes et des lignes d'éloges, bien poussives à la manière d'un rustre. Pourtant, parfois (parce que rien n'est absolu en matière de vin),  ces vins remarquables restent dans mon frigo plusieurs jours voire jusqu'au week-end suivant. Rarement, ils terminent en sauce.

Et puis, il y a d'autres vins que je trouve bons, certes, mais pour lesquels, face à mon cahier de notes, j'ai du mal à trouver des qualificatifs. Et parfois (parce que rien n'est absolu en la matière), ce sont ces bouteilles là qui ont la VVB la plus élevée. En fait, elles se vident comme si elles étaient trouées par ailleurs que le goulot. Et quand j'en présente une à des invités, je remarque qu'elle subit un sort semblable.

Il y a des vins qui ne s'adressent ni à notre intellect ni même à nos perceptions. Ces vins-là nous percutent directement au coeur ou à l'âme, là en tout cas où résident aussi nos amitiés, nos moments privilégiers, nos plus beaux crépuscules. S'ils ravissent nos sens, ils échappent aux mots, aux descriptions, à la catégorisation, à la dissection. Ces vins-là dialoguent directement avec ce que nous sommes profondément. Ces vins-là échappent à l'absolu parce qu'ils tiennent une partie de leur magie de la valeur du moment, du temps qu'il fait, des gens autour de la table ou encore, simplement, de l'état de bonheur du dégustateur. Ces éléments-là, ces vins s'y glissent, en jouent, s'y déploient, sans qu'on sache pourquoi la mayonnaise prend.

Photo33

Et la daube caussenarde me direz-vous (Admirez mon art consommé de la transition) ?

Les gens du sud peuvent partir. Les ch'tis et les belges aussi, sauf s'ils ne connaissent pas. C'est une recette que j'ai goûtée pour la première fois aux Prunets, sur le Causse Méjean, non loin de Sainte-Enimie.

En gros il faut, comme vous le sentez, parce que cuisiner, c'est surtout s'écouter :

De la viande à daube. Bon belge, je prends des carbonnades de boeuf, mais ça doit être bon avec de l'agneau, et drôlement montagnard avec du sanglier. Je grille avec de l'huile d'olive, des oignons, des lardons, des champignons, de l'ail. Pour les champignons, c'est selon la saison. Sans aller jusqu'à la morille, ca peut passer par le champi de paris et le bolet bien ferme. Quand c'est bien doré, je mouille au vin blanc, copieusement. Là aussi cher lecteur, consulte tes goûts et tes envies mais moi, je carbure assez sylvaner/riesling, à cause de la fraîcheur apportée au plat. Ensuite, on y va généreusement sur le thym et les baies de genévrier. Poivre et sel, hop, je crois que c'est tout. Peut-être lier la sauce mais je ne trouve pas ça nécessaire.

Si tu trouves, ami gourmand, de la farine de châtaignes sur ton chemin, c'est idéal. Tu la transformes en une polenta grillée en quartiers dans une poêle et c'est le bonheur. Sinon, une polenta normale ou des bonnes vraies nouilles débordant d'oeufs et de beurre, c'est tout de même propre à réjouir la panse d'un honnête rustre.

Et pour boire avec ça ? Un peu de tout en fonction des ingrédients que tu y mettras. C'est sûr qu'avec la variante sanglier/cèpe/polenta à la châtaigne (the full monty quoi), un bojo nouveau va un peu dénoter.

Par contre avec quelques vins bourrés de fruit, de classe et d'épices provenant des pays où les cigales et les touristes nordistes te cassent les castagnettes, ça va onduler ferme.

Mais pour t'en faire décrire quelques-uns, cher lecteur, attendre la semaine prochaine tu devras.

Vive le printemps !


(1) : C'est grave ce qu'on trouve sur le net, non ?
(2) : pour les fins mélomanes bien sûr.

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12 mars 2010 5 12 /03 /mars /2010 13:26
Thème photos : toujours l'été, le rouge, le rose, la chaleur...

Cerise 4

Toujours sur le thème, on se gèle les roubignoles alors on parle de gnoles rubis pleines de fruits, voici quelques vins dont le côté réjouissant ne déplairait pas à une bonne viande rouge grillée voire, mais c’est plus risqué, à une daube caussenarde…



Cirse capitule

Capitule de Cirse


Vin de Savoie
Coteaux de la Rupelle 2007

(j’ai dis de la Rupelle horde de rustres)

de Grégoire Thuillé

7,5 euros chez le caviste « Aux sens larges » à Hannut.

Il s’agit d’un assemblage pinot noir/mondeuse.                             

Tu le regardes : Un rouge peu coloré de type rouge d'Alsace… peu coloré. Un rouge franc, de cerise avec une pointe de framboise mûre.

Tu le renifles :
Premier nez expressif et très fruité avec néanmoins un côté "bonbon chimique" : cerise mûre et … abricot. De l'agrume, des épices aussi mais le fruité est dominateur.    

Tu le goûtes : De l'attaque à la finale, on est dans la juste fraîcheur qui s'allie au fruit, à une matière très fluide, si pas fluette, pour donner un vin, qui frais, est  très gouleyant. La finale est un peu courte et plate, sur le fruit et la réglisse (je la vois partout celle-là).   

Tu attends le lendemain : Encore plus fruité, pur. Joliment structuré.  

Et tu en conclus : Pour 7,50 ? C'est génial : Très Grande VVB, fruité, sans faux goût. Pas complexe, pas "racé", mais bien fait. Par temps chaud, sur une viande grillée, un poulet rôti, de la charcuterie avec une salade vinaigrette de derrière les fagots : grandiose.





paon du jour

Paon du jour sur cardère

Marsannay  2006

De Philippe Naddef.

13,6 euros aux Sens larges.
Son site : ici  

A vue d’œil : Très sombre et même à la limite de l'opacité. Rouge vif avec de beaux reflets rubis.

A vue de nez : Expressif et envoûtant. Une profonde odeur de griottes avec une dimension épicée et une autre, sauvage, tourbeuse. C'est tout pour le nez mais c’est déjà pas mal. Un grand plaisir.      

Avoue de Bouche : Redoutable de plaisir. Marquée par une belle et vraie fraîcheur qui souligne le fruité et le caractère plutôt charnu de la matière. Et toujours cette griotte, profonde, mûre, épicée avec des notes un peu réduites, viandeuses, terreuses même. Des tanins très fins, nets et bien dosés mais pas assez veloutés.       

Dans les jours qui suivent : Les composants aromatiques : griotte quasi confite, café, épices se marient et se fondent. La structure plus ronde mais primesautière, les tanins au grain patiné mais manquant un peu de gras, tout fait de ce vin une petite gourmandise au-dessus de la moyenne.              

Et il en pense quoi le rustre ? 13,6 euros, et ca les vaut. Sans doute moins complexe et élégant que ses gevreys du même millésime mais très expressif pour le moment.



Epilobe hirsute fleur 3

Epilobe Hirsute


Bourgueil

Raçines 2005

Frédéric Mabileau
 

   


13,2 euros chez le Caviste TG Vins à Flémalle.

Un petit tour sur son site.



La robe :
Opaque. D'un rouge très profond de cerise noire. Limpide et brillant.


Le nez : Expressif, puissant, évident même de tarte aux cerises et de liqueur de cassis. Quelques notes étonnantes de vieux pommeau ou de calva. Un peu de sauge, d'épices. Un nez magnifique. A l’aération, la tarte devient liqueur de griottes. Cafe. Fumé.

La Bouche :
 Equilibre sur la "rondeur fraîche". Manquant juste un peu  de corps et de mâche, les tanins sont très discrets et fins, peu perceptibles avant la finale. Expressif sur le cassis mûr et du milieu à la finale, un sensuel et étonnant parfum de cerise très mûre, de chocolat en finale... (ce qui donne cerise au chocolat pour les bouchés de la cafetière qui s'écrieraient Mon Chéri !), avec une forte et noble amertume et tout ça flirte avec les 20 secondes quand le vin s'est échappé. Les tanins sont juste un poil végétaux, mais un poil. Par moments, je ressens les mêmes notes de calva qu'au nez. Les tanins sont des traîtres. Après un ou deux verres, ils imprègnent la bouche, ce qui rend le vin charpenté, sérieux.   

Et après : le lendemain, le vin reste pareil à lui-même. Très expressif. Très bon. Très vite descendu.   

Impression générale : Un très beau vin, avec de la profondeur, de la prestance.


Virelles chaud

Lac de Virelles

Hautes-Côtes de Beaune
Château de la Charrière 2007
  


Le Château de la Charrière c'est Yves Girardin.


9,9 euros aux sens Larges

Robe de pinot noir (ce qui est, vous en conviendrez, original), cristalline, translucide mais assez colorée pour le type. Bien brillante avec de beaux reflets de cerise noire

Nez : A l'ouverture et dans la soirée, assez réduit sur les fruits noirs (genre cassis mûr). Puis dans le verre, de belles nuances de framboise et de cerise, toujours avec un côté animal. Le tout est modéré. Un côté  "fleurs amères" comme le chrysanthème, l'oeillet. Petit côté soufré à l'agitation.

En bouche c’est assez frais mais avec une matière assez veloutée, bien équilibré. La finale est plus vive. Les arômes sont assez expressifs et francs : framboise, cerise, pointe de chêne. Les tanins sont un peu rêches et anguleux mais bon ca reste assez mûr et pas agressif. Je chipote. A l'aération, le côté un peu strict et sec est compensé par le côté gourmand de la framboise et de la mûre. le vin est long, avec même des retours de mûre une minute après.

Lendemain : Le couple mûre-framboise est expressif, profond, complété par du cuberdon. La structure stricte, tannique et fraiche doit s'accorder avec un repas

Impression générale : C'est de la bombe en puissance. Pétant de fruit mais avec une structure bien foutue, droite, stricte. Un beau vin.



Voilà, amis et voisins. Terminus pour la semaine. Bon-week-end. Et pour les plus attentifs, un peu de teasing puisque la semaine prochaine je vous conterai ce que sont la VVB et la daube caussenarde.

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10 mars 2010 3 10 /03 /mars /2010 00:00

Les thèmes photos : Rouge, été.

Je l’ai déjà écrit, le printemps qui arrive (si,si, il arrive) me travaille. La preuve en est ces quelques vins qui m’ont émoustillé au possible ces dernières semaines. Mais alors émoustillé… pfiou, limite torride !  Je me suis dit, mon garçon (vous comprendrez qu’en ces conditions printanières et primesautières je ne m’autorise pas à me dire « ma fille » sans quoi…), mon garçon donc, voilà des petites bombes qui raviraient les goulus vauriens qui envahissent ta terrasse les beaux jours venus.

Ces Grandgousiers (Pantagruel, c’est un chanteur/joueur de poker non ?) avides de pièces rôties et épicées autant que d’accortes bouteilles élégantes, "racées" et néanmoins torchables en diable, que leur mettre dans le verre l’été prochain ?

Pourquoi pas ces rouges tout en fruit, qui n’oublient pourtant pas d’afficher une structure certaine et une certaine complexité ?

Ceci dit ces charmants jeunes vins présentés ici s’accommoderont aussi bien d’un feu de cheminée, la vidange n’attendant pas le nombre des saisons… et le printemps, il faut bien le dire, tardant un peu à se pointer malgré mes appels répétés.

N’empêche, l’excuse du rouge, des fruits et du jardin des beaux jours est excellente pour vous gaver de mes photos jardinesques et potagères… Faut bien illustrer le sujet !


chaume-estivale.jpg

Les beaux jours...

 

Alsace
Pinot Noir Rotenberg 2005
Domaine Vincent Stoeffler Barr
 

  Bouteille vidangée en deux coups de cuiller à pot en novembre 2008

 

Zeu dress :  Une belle cerise moyennement foncée, comme un vrai rouge de pinot doit l’être (plus foncé que la cerise de la photo).

Zeu Nauze : ca s’exprime, une vraie pipelette : de la cerise bien mûre et juteuse, du cassis mûr et puis des fleurs, des épices, et un boisé discret. Mis à part une pointe alcooleuse, voilà un nez qui fait onduler le corps. C’est très beau.

Zeu Mouffe : La matière est fluide. Bel équilibre sur la fraîcheur, avec du gras discret (ah, j’aime quand y a du gras). Très expressif : cassis très mûr, fleurs, framboises, cerise, épices.  J'insiste : le grain du tanin est très fin, mûr, pas asséchant. Un excellent moment qui se prolonge sur un bon 25 secondes toujours sur du fruit très mûr et du poivre.

De lendemain, il ne connut pas.

Impression générale : Le meilleur Rotenberg de Stoeffler, de loin, que j'ai bu à ce jour (et j’en ai bu… ouf ! au moins tout ça !). Vraiment enjôleur, pétant de fruit, joliment structuré. Une belle bouteille.  

Cerise 5Cerise des beaux jours


Le même en décembre 2009.

(Pour le coup on repasse en français, n’en déplaise à mon public bigarré.)


La robe :
Magnifique robe rouge cerise, toujours bien comme il faut, sauf peut-être les reflets orange-doré. L’âge mûr, déjà ?

Le nez : Plutôt modéré, voire discret : il ne se révèle bien qu'à l'agitation : bien mûr et très suave : il y a la griotte et la framboise (bien expressive à l'agitation). Plus le vin s'aère, plus il est expressif avec bientôt la violette et les épices sudistes : genre genévrier et laurier.  Vas-y man, ici, le taulier  ne recule devant rien. Allume ton briquet, balance et chante.

La bouche : Le vin est bien équilibré mais porté vers la fraicheur. La matière reste fluide. Très structuré avec des tanins fins mais solides. Côté arômes, c'est assez expressif : Fruits mûrs, surtout la griotte, les épices (laurier), une élégante et discrète touche de réglisse. Belles notes amères. Longue finale fraiche (dans le quart de minute) sur la cerise toujours, le noyau, l'amertume, les épices. Du gras, du velours, j’en vois point.

Et après : Le vin se maintient sur deux jours, très expressif le deuxième jour puis il perd en précision le surlendemain.               

Impression générale : Un vrai bon vin bien fait. Sur la finesse, l'élégance, sur de multiples notes fondues les unes dans les autres. Et comme souvent avec le Rotenberg de Stoeffler, des notes sudistes d'une grande élégance.

 

Ces notes sudistes sur ce vin tombaient bien, vu que je les ai retrouvées sur le Rotenberg Stoeffler 2004, et de façon plus prononcée même.

 

Coquelicot 2

Sur le thème du rouge... essayez moi ça dans une salade.



Pinot noir Rotenberg Stoeffler 2004

  

Robe : Ce même rouge foncé d’intensité moyenne comme sur le 2005              

Nez : A l'ouverture, le vin est encore à température de cave (13°) : peu expressif. C'est après deux heures, bouteille à demi-vidée qu'il se révèle (oui je sais, dans le genre bande de blaireaux qui se jette sur la bouteille à peine remontée… mais que veux-tu mamé vî cou, on z’aveu seû !). Un nez expressif de cassis très mûr accompagné d'un autre fruit, plus frais, la cerise peut-être. Le vin a des accents épicés de garrigue, de baie de genévrier, qui me transportent loin de l'Alsace, vers le sud. A l'agitation, violette?  Avec encore plus de temps le floral se démarque vers la jacinthe et un poil de café très classe.

Bouche : Là encore, on dirait le sud (j’vous remets pas le lien hein). La structure est ronde, avec une matière fluide mais appréciable, des tanins fins et souples mais encore imposants, mûrs, poivrés. Le fruité est très mûr, plus sur la cerise que sur le cassis, avec une nuance supplémentaire de framboise. Mais ce qui marque, c'est le flot épicé qui noie un peu le fruit. C'est complexe, élégant avec ces beaux tanins qui structurent le tout. Malheureusement, il y a un petit goût de bois. De la griotte sur la finale (30 sec) accompagnée de cassis et d'épices.                             

 
Impression générale : très forte personnalité, typé sud et bien plus que le 2005. Vin très mûr, agréable, équilibré, complexe, fluide; bref, on en boirait. Et on en a bu !

 Chardon et papillons

Chardons et papillons sur le causse méjean (Lozère)


Alsace
Pinot noir Rotenberg 2006
         

Domaine André Ehrhart et Fils à Wettolsheim  


Côté fringues :
Robe rouge vive, claire, très peu pigmentée (comme la cerise de la photo), comme un rouge à peine rouge d'Alsace, pas comme un honnête Pinot. Les larmes sont peu abondantes et très fugaces.

Nez : Une réduction assez prononcée à l'ouverture (des notes terreuses, foxées) et du cassis. Après 1h30, le nez s'épanouit. Assez expressif, il déploie toute une palette de fruits mûrs : cerise, framboise, fraise, cassis. Festival gourmand. Il y a aussi une note épicée plutôt sudiste : du genévrier.          

Bouche : Même évolution qu'au nez. Le fruité, d'abord absent devient modéré : griotte, groseille. Encore un peu d'épices, du bois. Des tanins discrets, un peu secs, au grain un peu rude. C'est rond tout du long avec une matière fluide. Bien frais, c'est gouleyant. Une longueur de 15 secondes avec une note de café.               

 Et après : Cuit le jour même. On boit trop, mais on était trois.

Impression générale : Bon. Franchement. On a beau avoir l’esprit ouvert, un rouge d’Alsace coloré comme un Poulsard découvert par hasard et acheté sur un coup de tête  et d’un producteur qu’on ne connait pas... Il faut avoir des envies de service militaire en Afghanistan pour ouvrir un truc pareil.  Il a de la présence malgré tout ce petit gars.

Et avec ? Frais c'est top en été, sur une salade et de la charcuterie.




Des notes si sudistes dans ces trois vins, si c’est pas de la constance ça mes petits amis. Alors le Rotenberg-là, c’est le sud Nino ?

En fait, on se retrouve devant deux Rotenberg différents. Celui du domaine Stoeffler est situé à Bergheim, près de Ribeauvillé. C’est un terroir précoce, une colline au sol très calcaire. On le décrit comme un terroir très solaire.

Le Rotenberg vinifié par André Ehrhart provient des alentours de Wintzenheim. Ce Rotenberg-là est situé sur le versant nord du Grand Cru Hengst. Le sol est marno-calcaire, plus profond que sur le Rotenberg de Bergheim.

Mais dans les deux cas, ces terroirs sont riches en fer au point de donner une teinte rouge au sol, d’où le nom de « colline rouge ».

Sans vouloir tirer de conclusion et jouer au terroiriste, la présence de ces notes sudistes dans tous ces vins est amusante.

Et du coup, je suis trop long et donc vous aurez la suite la semaine prochaine.


Note :
Ces vins sont depuis longtemps dans ma cave et j’ai la flemme d’aller voir le prix. Mais les vins de Stoeffler proviennent en direct de chez le vigneron et doivent osciller entre 8 et 10 euros. Le Ehrhart provient d’un caviste discret des environs de Namur "Alsavin"

 

 

 

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